Victoires de la musique classique: un clin d'œil aux talents féminins
La contrebassiste française Lorraine Campet pose lors d'une séance photo à Paris le 14 février 2025. C'est la première fois dans l'histoire des Victoires de la musique classique qu'une contrebasse figure parmi les "révélations instrumentistes". ©Joel Saget / AFP

Ce mercredi 5 mars, lors des 32ᵉ Victoires de la musique classique à Rouen, la mezzo-soprano Lucile Richardot et la violiste Lucile Boulanger ont été récompensées pour leur talent exceptionnel, décrochant respectivement les trophées d'artiste lyrique et de soliste instrumentale. La cérémonie, marquée par une forte présence féminine, a également honoré d'autres figures de la scène musicale, dont la soprano Julie Roset et le chef d'orchestre Simon Proust.

La mezzo soprano Lucile Richardot et la violiste Lucile Boulanger ont reçu respectivement les trophées d'artiste lyrique et de soliste instrumentale mercredi soir à Rouen lors des 32e Victoires de la musique classique. La soirée qui avait lieu au théâtre des arts de Rouen a fait la part belle aux artistes féminines avec quatres trophées sur les sept en lice dont les deux plus prestigieux d'artiste lyrique et de soliste instrumental. L'Orchestre de l’Opéra Normandie Rouen sous la baguette de Victor Jacob avait lancé la cérémonie avec l'Arlésienne de Bizet.

"C'est bizarre, ça me paraissait inaccessible, je n'avais même pas prévu de discours", a déclaré Lucile Richardot à l'AFP, quelques minutes après avoir interprété Le Messie d'Haendel et divagué sur scène dans une improvisation pleine d'humour. "Je suis très touchée et très fière" a-t-elle ajouté. Lucile Richardot a d'abord chanté en amateur, avant de se professionnaliser à la Maîtrise Notre-Dame de Paris, puis au Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris en musique ancienne.

Elle chante régulièrement en soliste ou accompagnée d’ensembles et directeurs musicaux de renom, sur les grandes scènes internationales: Carnegie Hall à New York, Teatro alla Scala à Milan... Lucile Boulanger, qui a débuté la viole de gambe à 5 ans, s'est dite "satisfaite et pleine de reconnaissance" d'avoir été sacrée. Elle a rappelé la nécessité du statut français d'intermittent du spectacle, "perçu comme une oisiveté de chômeurs complaisants alors qu'il permet un temps de travail et de recherche nécessaire". Diplômée du Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Paris, cette artiste de 38 ans, lauréate de plusieurs prix internationaux, a collaboré avec le chorégraphe hip-hop Mourad Merzouki pour le spectacle Phénix.

La victoire de la révélation artiste lyrique a été décernée à la soprano Julie Roset. Formée au Conservatoire du Grand Avignon, Julie Roset est premier prix d'Operalia 2023. Ce mois-ci, elle sera Timna dans le Samson de Rameau dirigé par Raphaël Pichon à l'Opéra Comique à Paris. C'était la première fois dans l'histoire des Victoires de la musique classique qu'une contrebassiste figurait parmi les nommés pour la "révélation soliste instrumentale", et Lorraine Campet, super soliste à l'orchestre de l'Opéra de Paris, s'est imposée. "Cet instrument mérite d'être découvert et ce serait génial s'il pouvait y avoir plus d'enfants qui se mettent à en jouer", disait-elle à l'AFP il y a quelques jours.

La catégorie révélation chef d'orchestre a vu le triomphe de Simon Proust, lauréat du prix Princess Astrid Conducting Competition en 2018. L'artiste de 34 ans, formé au CNSMD de Paris et au Royal Conservatoire of Scotland, en Ecosse, se dit curieux de tous les répertoires, de la musique contemporaine au baroque.

Régis Campo, prix de Rome en 1999 à la Villa Médicis a remporté la victoire "compositeur" pour son œuvre Dancefloor With Pulsing écrite pour thérémine (un instrument électronique). Georges Benjamin a remporté une victoire “enregistrement” avec Picture a day like this, créé pour le festival d'Aix-en-Provence en 2023.

La soprano Natalie Dessay, six fois lauréate en tant qu'artiste lyrique depuis 1995, a reçu une victoire d'honneur. Un vibrant hommage à la cantatrice soprano belge Jodie Devos, emportée en juin par un cancer à l'âge de 35 ans, a été rendu au cours de la cérémonie.

Avec AFP

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