Quatre civils ont été tués en deux jours lors d'une opération de sécurité dans un ancien bastion du pouvoir déchu, tandis que des affrontements ont fait au moins sept morts dans le sud de la Syrie, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le rétablissement et le maintien de la sécurité dans toute la Syrie sont les défis les plus urgents pour les nouvelles autorités après qu'une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes a renversé Bachar al-Assad le 8 décembre.
L'OSDH a indiqué qu'une opération des forces de sécurité dans la ville côtière de Lattaquié (nord-ouest), ancien fief du président déchu Bachar al-Assad, avait fait quatre morts dans le quartier de Daatur: deux ouvriers du bâtiment mercredi et deux "gardiens d'une école" la veille.
La province de Lattaquié, avec celle voisine de Tartous, abrite une grande partie de la communauté alaouite, une minorité dont est issu M. Assad.
L'agence officielle Sana avait annoncé mardi une opération contre des "résidus des milices d'Assad", que les autorités accusent d'avoir "tué deux membres du personnel du ministère de la Défense dans une embuscade" dans la ville côtière.
"Pendant l'opération, la cellule criminelle a lancé des bombes sur les patrouilles de sécurité, blessant plusieurs membres du personnel", a indiqué mercredi Mostafa Kneifati, un responsable de la sécurité de Lattaquié.
"Nos forces ont immédiatement riposté aux tirs et ont réussi à arrêter plusieurs personnes impliquées dans ces actes criminels, et à en neutraliser plusieurs autres", a ajouté M. Kneifati sur la chaîne Telegram du ministère de l'Intérieur.
"Purger le secteur"
L'OSDH, une ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a également signalé mercredi une "opération à grande échelle" menée par les forces de sécurité à Sanamayn, dans la province de Deraa (sud), "à la recherche d'hommes et d'armes".
"Trois membres des forces de sécurité intérieure et un combattant local" ont été tués et plusieurs civils, "dont des femmes et des enfants", ont été blessés, a-t-il ajouté.
Cette opération a été lancée au lendemain d'affrontements entre les forces de sécurité et un groupe lié à la sécurité militaire du gouvernement déchu, dans lesquels trois combattants ont été tués et trois civils blessés, a précisé l'OSDH mercredi.
La chaîne Telegram de la province a indiqué que "des opérations militaires étaient en cours pour purger le secteur d'éléments armés".
Selon un responsable local de la sécurité, Abdul-Razzaq al-Khatib, des "renforts militaires" sont arrivés mercredi dans la ville, où des affrontements se poursuivaient dans la partie sud-ouest. Il a ajouté que les violences de la veille avaient fait un nombre indéterminé de victimes.
La province de Deraa, berceau du soulèvement populaire de 2011 dont la répression a entraîné la guerre civile en Syrie, avait été repris par les forces gouvernementales en 2018 mais les troubles s'y sont poursuivis ces dernières années.
Avec AFP
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