
La maison Burberry a clôturé la Fashion Week de Londres en présentant une collection automne-hiver 2025 inspirée des intérieurs britanniques et des paysages du Yorkshire, dans un cadre fascinant. Malgré une saison difficile pour la mode britannique, la marque mise sur ses classiques pour redorer son image.
Lors de la clôture de la Fashion Week de Londres, ce lundi 24 février, Burberry a plongé ses invités dans l’élégance douce d’une maison de campagne britannique. Cette collection automne-hiver 2025 a été présentée dans un cadre éblouissant: les voûtes du musée Tate Britain. L’événement a ainsi marqué la fin d’une semaine de mode plus courte que d’habitude, marquée par plusieurs absences notables. Il a, par contre, attiré de nombreuses célébrités, parmi lesquelles les acteurs Nicholas Hoult et Ncuti Gatwa, le chanteur sud-coréen Wonwoo, la star des Fugees Lauren Hyll, ainsi que l’ancienne Spice Girl, Geri Halliwell.
Sous la direction de Daniel Lee, le créateur arrivé chez Burberry, il y a deux ans et demi, la marque a proposé une collection résolument british, inspirée des intérieurs de maisons traditionnelles et des matériaux tels que le velours. Des tissus somptueux ornaient les trenchs de la maison, ainsi que des costumes masculins et des robes élégantes. Évoquant ses sources d’inspiration, Daniel Lee a souligné l’influence des paysages automnaux du Yorkshire, qui ont nourri sa palette de couleurs dominée par des ocres et des teintes sombres, ponctuées de touches d’orange, de jaune et de bleu vif.
Turbulences économiques
La présentation a également mis en scène des stars britanniques, avec des mannequins tels que Naomi Campbell, ainsi que des acteurs ayant incarné des rôles marquants dans des séries historiques. Parmi eux, Lesley Manville (The Crown), Elizabeth McGovern (Downton Abbey) ou encore Jessica Madsen (Bridgerton), apportant une dimension cinématographique au défilé. La collection était marquée par des vestes et jupes matelassées, bordées de fleurs et de motifs inspirés des tapisseries anglaises. D’autres silhouettes s'affichaient dans des pulls à mailles surdimensionnées, idéals pour les moments de détente près du feu.
Au-delà de cette heure de gloire, Burberry continue de traverser une période de turbulences économiques. La marque peine à se remettre d’une baisse de ses ventes, mais cette nouvelle collection semble marquer un tournant. Dans un contexte difficile pour la mode britannique, où la pandémie et le Brexit ont laissé des traces, Burberry a entrepris un recentrage stratégique. En novembre dernier, la maison a lancé une refonte de ses produits emblématiques, réaffirmant son attachement à des classiques tels que le trench-coat et les célèbres écharpes à carreaux.
"Constante amélioration"
Salué par de nombreux observateurs, le défilé intervient également dans un contexte de spéculations concernant l’avenir de Daniel Lee. Âgé de 39 ans, le créateur anglais, qui a pour mission de redynamiser la maison, pourrait bientôt céder sa place à Kim Jones, ancien directeur de Dior Homme. Si cette rumeur circule dans l’univers de la mode, Lee reste positif, assurant que l’atmosphère chez Burberry est "en constante amélioration". Il souligne aussi sa fierté de travailler pour une maison avec un tel héritage.
Cependant, malgré les efforts de redressement de Burberry, la scène de la mode britannique semble perdre de sa splendeur. La Fashion Week de Londres, bien que toujours riche en créativité, paraît s’éloigner de plus en plus des grandes villes de la mode comme Paris et New York. Caroline Rush, la directrice du British Fashion Council, a reconnu que la situation était particulièrement difficile pour les marques locales, confrontées aux défis économiques actuels.
Cette édition, réduite de près d’un jour par rapport à l’année précédente, a vu plusieurs créateurs comme 16Arlington ou Tolu Coker opter pour des présentations plus intimes, tandis que certains acheteurs et influenceurs, comme Beka Gvishiani de Style Not Com, ont choisi de ne pas assister aux défilés. La mode britannique, bien que riche de talents, semble traverser une période de remise en question profonde avant que Milan ne prenne le relais dès mardi pour sa propre semaine de mode.
Avec AFP
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