Fin du premier round de la première séance du débat de confiance. Réunis mardi au Parlement pour une séance plénière qui devrait s’étaler sur deux jours et durant laquelle quelque 75 députés prendront la parole, les parlementaires voteront en faveur (ou non) de la confiance au nouveau gouvernement, baptisé “gouvernement de sauvetage et de réforme”. Ainsi, et pour entrer pleinement en fonction, le cabinet doit obtenir la confiance de la majorité absolue des députés présents.
Après lecture par le Premier ministre, Nawaf Salam, des décrets de formation du gouvernement et de la déclaration ministérielle approuvée le lundi 17 février, le vice-président de la Chambre, Elias Bou Saab, a pris la parole. Annonçant son soutien au nouveau cabinet, il a toutefois émis quelques réserves, notamment sur la question des sources de financement pour la reconstruction du pays, au lendemain de la guerre entre le Hezbollah et Israël. Dans ce contexte, et pour sortir de la crise politique et sécuritaire actuelle, il a appelé au dialogue national qui devrait principalement porter sur la souveraineté du pays, les mécanismes de défense et le monopole des armes par l’État.
Si le Hezbollah a, lui aussi, exprimé son soutien au gouvernement, il n’en demeure pas moins que le discours du chef du bloc parlementaire de la formation, Mohammad Raad, a principalement porté sur la guerre entre Israël et le Hezbollah et les “exploits” vantés de ce dernier, sans se concentrer immédiatement sur la déclaration ministérielle. C’est seulement vers la fin que la teneur de son allocution a pris une autre ampleur, lorsque M. Raad s’est montré prêt, au nom du Hezb, à coopérer avec le cabinet. Il a alors souligné la nécessité de procéder aux prochaines élections législatives dans les délais prévus à cet effet, c’est-à-dire en mai 2026.
Le Parti socialiste progressiste (PSP) a, de son côté, déclaré que son bloc apporterait sa confiance au gouvernement, considérant que la déclaration ministérielle correspondait aux aspirations du parti. Comme M. Raad, il a mis l’accent sur l’importance du retrait israélien de tout le territoire libanais, lançant un appel à la communauté internationale pour exercer des pressions dans ce sens. Se penchant sur les législatives, il s’est dit favorable à une nouvelle loi qui “brise les restrictions confessionnelles”. Il a, dans un autre registre, souligné que la confiance en la banque centrale devra être restituée.
Le député de Zghorta, Michel Moawad, a également accordé sa confiance au gouvernement, se montrant ouvert et prêt à tendre la main au Hezbollah, afin de “bâtir un État et une nation pour tous les Libanais”. En réponse au discours prononcé par le député Mohammad Raad, il a complètement rejeté l’idée que l’État soit soumis aux armes et aux tergiversations confessionnelles. Il a ainsi dénoncé le discours contradictoire du Hezbollah qui, d’une part, plaide pour le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud, et, d’autre part, refuse de livrer ses propres armes.
En tant que partie prenante dans le gouvernement, les Forces libanaises (FL) ont manifesté leur soutien au nouveau gouvernement. C’est dans ce sens que la députée de Bécharré, Sethrida Geagea, a indiqué que le discours inaugural du président de la République et la déclaration ministérielle reflétaient les attentes des FL”. Elle a aussi insisté sur l’application des résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Comme on pouvait s’y attendre, le Courant patriotique libre (CPL) qui ne dispose d’aucun ministre au sein du gouvernement a, lui, opté pour le non-octroi de la confiance au Cabinet.
Au terme de cette première partie de la séance du débat de confiance, les défis énormes auxquels le gouvernement doit faire face ont été mis en lumière. Ils consistent principalement, et comme l’ont relevé les différents députés, en un rétablissement de la stabilité politique, mais aussi en la gestion efficace des questions économiques, sociales et de la souveraineté nationale.
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