Le chinois Alibaba va investir 50 milliards d'euros dans l'IA et le cloud
Le logo d'Alibaba est vu lors de la conférence mondiale sur l'intelligence artificielle (WAIC) à Shanghai, le 6 juillet 2023. Le géant chinois de la technologie Alibaba a déclaré le 24 février 2025 qu'il dépenserait plus de 50 milliards de dollars dans l'intelligence artificielle et l'informatique dématérialisée au cours des trois prochaines années. ©WANG Zhao / AFP

Le géant chinois Alibaba a annoncé lundi investir 50 milliards d'euros dans l'intelligence artificielle (IA) et le cloud, quelques jours après une rencontre de bon augure entre son confondateur Jack Ma et le président Xi Jinping.

Le groupe basé à Hangzhou (est de la Chine) possède certaines des plateformes de commerce en ligne les plus utilisées du pays (notamment Taobao) et est l'un des mastodontes technologiques du géant asiatique.

Les investisseurs se sont rués sur les actions de ces entreprises technologiques chinoises depuis début 2025. Alibaba a ainsi vu son titre s'envoler à son plus haut niveau depuis trois ans.

Cette tendance s'est encore renforcée la semaine dernière, avec l'annonce par l'entreprise d'une forte croissance de son chiffre d'affaires trimestriel, un nouveau signe d'un retour en force du secteur après des années de morosité.

Alibaba prévoit d'investir "au moins 380 milliards de yuans (50 milliards d'euros) au cours des trois prochaines années pour faire progresser son infrastructure de cloud computing et d'IA", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

Cette stratégie vise à "renforcer l'engagement" du groupe "en faveur de l'innovation technologique à long terme" et "souligne l'accent mis par l'entreprise sur une croissance axée sur l'IA", a-t-il précisé.

Alibaba n'a toutefois pas détaillé comment ces 50 milliards d'euros seront répartis entre le cloud (informatique à distance) et l'intelligence artificielle.

Dépenses record 

Cet investissement dépassera en tout cas le total des dépenses du groupe en matière d'IA et de cloud au cours de la dernière décennie, a indiqué l'entreprise.

Cette annonce intervient après la participation la semaine dernière du cofondateur du groupe, Jack Ma, à une rare réunion entre le président chinois Xi Jinping et plusieurs figures du secteur privé, considérée comme un autre signal positif pour le secteur des technologies.

Alibaba avait également annoncé quelques jours plus tard un chiffre d'affaires en hausse de 8% au troisième trimestre de son exercice décalé, plus élevé qu'attendu, à 280 milliards de yuans (36,8 milliards d'euros).

Ces résultats "témoignent des avancées significatives de notre stratégie (centrée sur) ‘l'utilisateur d'abord, guidée par l'intelligence artificielle (IA)’ et de la reprise de la croissance dans notre coeur de métier", s'était alors félicité Eddie Wu, PDG d'Alibaba.

Le secteur technologique chinois avait été pendant plusieurs années, à partir de 2020, la cible des autorités, qui entendaient réguler une industrie autrefois peu réglementée. Une campagne qui avait fortement bousculé ces entreprises et les affaires d'Alibaba.

DeepSeek 

Mais ces géants technologiques ont progressivement retrouvé des couleurs, notamment ces derniers mois. Ils sont également portés par l'optimisme des investisseurs face aux avancées chinoises en matière d'IA, avec le succès du robot conversationnel de la startup DeepSeek.

Cette situation intervient au moment où la Chine tente désespérément de relancer la consommation intérieure, atone depuis la pandémie, sur fond de crise dans l'immobilier, de chômage élevé chez les jeunes et d'incertitude des ménages quant à l'avenir.

Lors de sa rencontre avec les dirigeants du privé la semaine dernière, Xi Jinping a toutefois indiqué que les difficultés économiques actuelles étaient "surmontables". Des propos interprétés comme un signe de soutien aux géants technologiques - qui ont un rôle important à jouer pour stimuler la consommation.

Jack Ma n'est plus le dirigeant d'Alibaba, mais il conserverait une participation importante dans la société.

Sa participation à la réunion avec Xi Jinping a été interprétée comme une forme de réhabilitation pour cette figure charismatique du monde des affaires, qui avait fait profil bas depuis 2020 après avoir tenu des propos critiquant ouvertement les régulateurs financiers.

Par Peter CATTERALL, AFP

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