
Dans une décision attendue, la Banque du Liban (BDL) a annoncé, mercredi, l’augmentation des plafonds de retrait relatifs aux circulaires 158 et 166, portant ces plafonds respectivement à 500 et 250 dollars par mois, à compter du 1ᵉʳ mars. Une mesure qui a été bien accueillie par les déposants, mais qui suscite des interrogations sur son coût et son impact sur les réserves de la banque centrale ainsi que sur l’économie dans son ensemble.
À ce propos, l’économiste Antoine Farah a révélé au site Leb Economy que le coût estimé des circulaires émises par la Banque du Liban avant cette dernière augmentation était d’environ 1,3 milliard de dollars par an. Avec la nouvelle hausse des plafonds, ce coût pourrait atteindre 1,5 à 1,6 milliard de dollars par an. M. Farah précise que cette somme est partagée équitablement entre les banques commerciales et la Banque du Liban, à partir des fonds des réserves obligatoires.
Il a également souligné qu’il n’existait pas de chiffres précis sur le coût total des circulaires relatives aux retraits bancaires émises ces dernières années, mais qu'il est certain que ce montant a dépassé les 2 milliards de dollars. L’économiste a indiqué que, l’année dernière, la Banque du Liban a financé les montants relatifs à ces circulaires à partir de ses réserves “libres” et non de ses réserves obligatoires, ce qui pourrait engendrer un débat important à l’avenir. En effet, si la Banque du Liban décidait de comptabiliser ces paiements comme provenant des réserves obligatoires, cela ferait chuter le total des réserves. Cette situation met en lumière un différend: la Banque du Liban considère que les réserves obligatoires doivent être maintenues à 8 milliards de dollars, et que tout excédent constitue des réserves “libres” qu’elle a elle-même constituées, ne devant donc pas être ajoutées aux réserves obligatoires. En revanche, les banques estiment que ce montant doit être de 14 milliards de dollars, en raison du total des dépôts, estimé à environ 90 milliards de dollars. Elles justifient ainsi la nécessité d’augmenter les réserves obligatoires à 14% de ce total.
Interrogé sur l’impact de l’augmentation des plafonds de retrait sur l’économie, M. Farah a expliqué que l'effet se ferait sentir sur la consommation publique. En effet, lorsque l'État augmente ses dépenses, il stimule l’activité économique. De même, l’amélioration des revenus du secteur privé, combinée à une hausse des dépenses, favorisera la dynamique économique. Ainsi, l’augmentation du pouvoir d’achat de certains groupes, bénéficiant actuellement des circulaires 158 et 166, agira comme un supplément d’oxygène pour l’économie nationale, contribuant à la relance de l’activité économique.
Concernant l'impact sur les réserves de la Banque du Liban, l’économiste a observé que la banque centrale a réussi à accroître ses réserves l’année dernière. Bien que les circulaires entraînent une diminution des réserves, la Banque a su, grâce à la stabilité et au début de la restauration de la confiance, récupérer ces dollars sur le marché, comme en témoigne l'augmentation des réserves obligatoires, malgré l’élargissement du cercle des bénéficiaires du fait de la circulaire 166. Il a également confirmé que des promesses ont été faites concernant une augmentation des paiements à l'avenir.
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