
La sous-commission parlementaire des Finances et du Budget a enregistré une avancée significative dans le dossier sensible de la réforme du secteur bancaire. Réunie sous la présidence du député Ibrahim Kanaan, la commission a vu ses recommandations prises en compte par le ministère des Finances et la Banque du Liban (BDL), ouvrant la voie à l’adoption d’un cadre plus structuré et cohérent.
Un consensus a été trouvé autour de la création d’un organe bancaire supérieur unifié, désormais en charge du suivi et de la réforme des banques. Cette instance comportera deux chambres distinctes:
La première, pour les dossiers relevant du régime normal, sera présidée par le gouverneur de la BDL et comprendra notamment le premier vice-gouverneur, le directeur général du ministère des Finances, un juge nommé par décret, le président de la Commission de contrôle des banques et un représentant de la Caisse nationale de garantie des dépôts.
La seconde chambre, dédiée aux affaires liées à la crise financière actuelle, sera également présidée par le gouverneur. Elle comptera, selon les options en discussion, deux vice-gouverneurs ou un expert désigné par l’Ordre des avocats ou celui des experts-comptables, un autre juge nommé par décret et un représentant de la caisse de garantie (hors secteur bancaire privé).
Malgré cette avancée, M. Kanaan a souligné que rien ne pourra être appliqué tant que la loi sur la «faille financière» n’aura pas été adoptée. Ce texte fondamental doit clarifier la manière dont les dépôts bancaires seront restitués, ainsi que la répartition des responsabilités entre l’État, la banque centrale et les établissements financiers.
«Tout le monde sait comment les dépôts des Libanais ont été dilapidés… mais pour les récupérer, il nous faut une réforme totale, pas un rafistolage», a déclaré M. Kanaan, appelant le gouvernement à déposer au plus vite un projet clair au Parlement.
Interrogé sur la loi «de régularisation financière» censée rétablir la confiance dans le système bancaire, M.Kanaan a révélé que le ministère des Finances y travaille en coordination avec la Banque du Liban. Il a insisté sur l’urgence de finaliser ce chantier crucial pour espérer un jour rendre aux Libanais leurs économies perdues.
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