Tensions  autour des demandes d'atterrissage des avions de la MEA à Téhéran
Des Libanais demeurent bloqués à Téhéran. ©Al-Markazia

La question de l'avion iranien continue de faire des remous au Liban. La direction générale de l'aviation civile libanaise a indiqué, jeudi, son intention d'envoyer un avion pour rapatrier les Libanais coincés à Téhéran.

Selon plusieurs médias, les autorités iraniennes auraient rejeté la demande du Liban d'autoriser l'atterrissage de deux avions de la Middle East Airlines (MEA) à Téhéran ce vendredi.

Après que la MEA a demandé à l'Iran l'autorisation pour deux de ses avions d'atterrir à l'aéroport de Téhéran, l'aviation civile iranienne a répondu que la demande devait être envoyée via le ministère libanais des Affaires étrangères, conformément aux accords bilatéraux en vigueur entre les deux pays.

L’ambassadeur libanais en Iran, Hassan Abbas, a précisé que la coordination passerait par son intermédiaire. Il a également souligné que le délai dans le traitement de la demande pourrait être dû au fait que le vendredi est un jour férié en Iran, entraînant potentiellement un retard supplémentaire.

Des Libanais bloqués en Iran

L’affaire des Libanais bloqués à l’aéroport de Téhéran est survenue après que le Liban a interdit jeudi à un avion de la compagnie iranienne Mahan Air de décoller pour Beyrouth, provoquant des tensions dans la capitale libanaise. Des partisans du Hezbollah ont bloqué les routes menant à l’aéroport, utilisant des pneus enflammés et perturbant la circulation, forçant certains voyageurs à poursuivre leur chemin à pied pour ne pas manquer leurs vols. Les affrontements avec les forces de l’ordre ont intensifié la situation. Le Hezbollah a dénoncé ce qu’il considérait comme une atteinte à la souveraineté libanaise, accusant les autorités de céder aux pressions d’Israël et des États-Unis.

Le problème a pris de l’ampleur lorsque des passagers ont fait état d’un blocage de plus de huit heures à l’aéroport de Téhéran, se plaignant du retard et accusant les autorités libanaises de bloquer le vol en raison de leur volonté de satisfaire les intérêts israéliens et américains. En soirée, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) a expliqué que la Mahan Air avait dû reprogrammer son vol dans le cadre d’une réorganisation des horaires, motivée par des préoccupations de sécurité liées au retrait israélien prévu du Liban, le 18 février.

Tensions liées à des soupçons de financement du Hezbollah

L’incident est survenu dans un contexte déjà tendu, marqué par des soupçons de tentatives iraniennes de détourner des fonds en faveur du Hezbollah. Israël a accusé l’Iran d’utiliser l’aéroport de Beyrouth pour faciliter le financement du groupe militant. La compagnie Mahan Air, liée aux Pasdaran, aurait été impliquée dans ces activités, en violation des accords internationaux. En réponse, Israël a intensifié ses actions de surveillance, affirmant que des fonds à destination du Hezbollah circulaient clandestinement via des vols civils.

Cette situation a conduit à des mesures de sécurité accrues à l’aéroport de Beyrouth, notamment pour les vols en provenance d'Iran et d'Irak, afin de prévenir l'entrée de sommes potentiellement destinées à financer des opérations militaires du Hezbollah.

 

 

Commentaires
  • Aucun commentaire