![Trump ne croit pas que le Hamas respectera la date limite de samedi pour libérer les otages](/images/bibli/1920/1280/2/afp2025021136xl3xyv4highresusjordandiplomacytrumpabdullahii.jpg)
Donald Trump a dit mardi qu'il ne croyait pas que le Hamas respecterait la date limite de samedi pour libérer des otages israéliens de la bande de Gaza, après avoir promis lundi un véritable "enfer" si ce n'était pas le cas.
"J'ai la date limite de samedi, mais je ne pense pas qu'ils (vont agir avant) la date limite", a déclaré le président américain à la Maison Blanche en recevant le roi Abdallah II de Jordanie.
Le roi Abdallah II de Jordanie a dit être prêt à recevoir 2 000 enfants gravement malades de Gaza lors de sa rencontre à Washington avec Donald Trump, qui voudrait que le royaume hachémite, avec l'Égypte, accueille l'essentiel des habitants du territoire palestinien.
"C'est un beau geste", a approuvé le président américain, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale.
Le roi de Jordanie a fait part à Donald Trump de sa "ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie" occupée, selon un message publié sur le réseau social X après sa rencontre avec le président américain.
"Il s'agit d'une position arabe commune", a précisé Abdallah II, qui a qualifié sa réunion à la Maison Blanche de "constructive".
Son projet pour Gaza, à savoir vider le territoire de ses habitants pour en faire une vaste zone de développement immobilier sous le contrôle des États-Unis, a suscité une vague d'indignation internationale.
Le souverain a par ailleurs fait savoir que l'Égypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump et que ce projet ferait l'objet de discussions en Arabie saoudite.
"Attendons que les Égyptiens puissent présenter" ce plan au président américain, a-t-il plaidé.
Donald Trump, qui avait évoqué un arrêt des aides américaines à la Jordanie si cette dernière n'accueillait pas de Palestiniens déplacés, a adopté un ton plus conciliant mardi, en affirmant qu'il n'aurait pas besoin de "menacer" le pays: "Je pense que nous sommes au-delà de ça".
Après 15 mois de guerre dans le territoire palestinien assiégé par Israël, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux – Qatar, États-Unis, Égypte – est entré en vigueur le 19 janvier, prévoyant l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre des prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.
La Jordanie est un allié clé des États-Unis au Moyen-Orient, mais Abdallah II a rejeté la semaine dernière "toute tentative" de prise de contrôle des Territoires palestiniens ou de déplacement de leurs habitants.
Le président américain a exhorté en particulier la Jordanie et l'Égypte à accueillir les plus de deux millions de Gazaouis qui seraient déplacés.
Égypte
Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition, insistant sur une solution à deux États, avec un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël.
Plus tard cette semaine, ce devrait être au tour du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de se rendre à la Maison Blanche, après avoir exhorté mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens".
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a également rencontré son homologue américain, Marco Rubio, lundi à Washington. Le Caire a ensuite publié un communiqué dans lequel il affirme rejeter "tout compromis" qui porterait atteinte aux droits des Palestiniens.
Pour de nombreux experts, cette question de l'accueil des Palestiniens est particulièrement saillante pour la Jordanie.
La moitié de ses 11 millions d'habitants sont d'origine palestinienne, et depuis la création de l'État d'Israël en 1948, de nombreux Palestiniens sont venus trouver refuge dans ce pays voisin.
En 1970, un conflit -- connu par la suite sous le nom de "Septembre noir" -- avait éclaté entre l'armée jordanienne et des groupes palestiniens menés par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Les affrontements avaient abouti à l'expulsion de ces groupes du royaume.
Mais la Jordanie est bien consciente de la pression économique que pourrait exercer Donald Trump sur le pays. Chaque année, Amman reçoit quelque 750 millions de dollars d'aide économique de la part de Washington et environ 350 millions de dollars supplémentaires en aide militaire.
Avec AFP
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