![Le Hamas libère trois otages israéliens après 16 mois de captivité à Gaza](/images/bibli/1920/1280/2/afp2025020836xe773v2highrestopshotpalestinianisraelconflictgazahostage.jpg)
Le Hamas a libéré samedi trois otages israéliens après 16 mois de captivité dans la bande de Gaza, cinquième libération d'otages depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le mouvement islamiste palestinien et Israël.
Transportés dans des pick-up, les trois hommes, Or Levy, 34 ans, Eli Sharabi, 52 ans, et l'Israélo-Allemand Ohad Ben Ami, 56 ans, ont été emmenés sur un podium lors d'une cérémonie organisée par des combattants du Hamas à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, selon des correspondants de l'AFP sur place.
Ils ont ensuite été remis, comme à chaque échange depuis l'entrée en vigueur, le 19 janvier, du cessez-le-feu, à la Croix-Rouge internationale qui les transférera à son tour aux autorités israéliennes.
Des dizaines de combattants armés du Hamas, masqués et le front ceint de bandeaux verts, ont formé un cordon autour d'une zone où a été installé le podium avec des photos de véhicules blindés israéliens détruits, des drapeaux verts du mouvement et des photos de commandants tués.
La foule, quelques centaines de personnes, a été disposée méthodiquement derrière le cordon.
À Tel-Aviv, sur la "Place des otages", des centaines de personnes se sont rassemblées pour assister à la retransmission en direct des libérations d'otages.
Là était installé un écran géant comptant les jours, les heures, les minutes et les secondes depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, lors de laquelle les otages ont été enlevés et emmenés dans la bande de Gaza voisine.
En échange des trois otages, Israël va libérer "18 prisonniers condamnés à perpétuité, 54 condamnés à de lourdes peines et 111 arrêtés à Gaza" après l'attaque du 7 octobre, qui a déclenché la guerre, selon Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, devait suivre le processus des États-Unis, où il est en visite.
Doutes dissipés
Des doutes, finalement dissipés vendredi soir, avaient plané sur la tenue de l'opération au vu de l'onde de choc provoquée par la proposition du président américain Donald Trump d'une prise de contrôle américaine de Gaza et d'un déplacement de sa population hors du territoire.
Il s'agira du cinquième échange d'otages et de prisonniers depuis le début de la trêve.
L'épouse d'Eli Sharabi et leurs deux filles adolescentes ont été tuées dans leur maison du kibboutz Beeri dans le sud d'Israël lors de l'attaque du 7 octobre. Yossi Sharabi, le frère aîné d'Eli Sharabi, enlevé séparément, est présumé mort.
L'épouse d'Or Levy, Einav, a été tuée lors de l'assaut du Hamas contre le festival de musique Nova. Et celle de Ohad Ben Ami, enlevée avec lui au kibboutz Beeri, a été libérée durant la première trêve d'une semaine à Gaza en novembre 2023.
Depuis le 19 janvier, 18 otages et 582 prisonniers palestiniens, plus un égyptien, ont été libérés.
La première phase de l'accord, de six semaines, prévoit au total la remise à Israël de 33 otages, dont huit au moins décédés, contre 1 900 Palestiniens.
Le sort parmi ces captifs de Shiri Bibas et de ses deux fils, Ariel et Kfir, qui seraient aujourd'hui âgés de cinq et deux ans, soit les plus jeunes des otages, nourrit l'inquiétude en Israël.
Israël n'a pas confirmé leur mort annoncée par le Hamas. Vendredi, leur époux et père, Yarden Bibas, libéré de Gaza le 1ᵉʳ février, a exhorté M. Netanyahou à les ramener en Israël.
Visages émaciés
La stupeur parcourt la foule réunie sur la "place des otages" à Tel-Aviv, quand les visages amaigris des trois otages israéliens apparaissent en direct depuis Deir el-Balah, dans la bande de Gaza.
Sur un écran géant, Ohad Ben-Ami, Eli Sharabi, et Or Levy marchent encadrés par des hommes de la branche armée du Hamas vers une estrade.
Les centaines de personnes ayant afflué sur cette place emblématique de la mobilisation pour les otages, les regardent médusés. Ils ont passé près de 500 jours en captivité, les silhouettes sont décharnées, les traits tirés.
C'est la première fois depuis le début de cette trêve que des otages libérés sont à ce point marqués physiquement. Dans leur regard, de l'inquiétude, de la douleur physique. Voire une absence.
Dans la métropole côtière, à moins de 100 kilomètres du lieu de libération des otages, plusieurs personnes portent leur main devant leur bouche, d'autres secouent la tête de gauche à droite, incrédules.
L'instant d'avant, l'assemblée était encore joyeuse, applaudissant régulièrement en voyant les préparatifs de la libération retransmis à la télévision israélienne.
De fait, la consternation est vite chassée par un retour à la joie, au soulagement de voir de nouveaux concitoyens en route vers Israël.
Avec AFP
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