Dans un entretien exclusif accordé à la chaîne israélienne 12, jeudi, l’ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a évoqué, pour la première fois, les circonstances de l’assassinat de l’ancien secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Ce dernier avait été tué le 27 septembre 2024, par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier général de la formation dans la banlieue sud de Beyrouth.
Dans son intervention, qui s’inscrit dans le cadre de son premier entretien télévisé depuis près de deux ans, M. Gallant a révélé des informations inédites sur l’opération menée par Israël pour éliminer l’un des plus hauts responsables du groupe chiite.
Il a, dans ce contexte, expliqué avoir exigé une intensification de l’opération pour maximiser les chances de succès, et ce en doublant la quantité de munitions utilisées à cet effet.
L’ancien ministre relate: “L’opération a été lancée un vendredi. Le dimanche précédent, le chef d’état-major et le commandant de l’armée de l’air m’ont exposé les détails de l’attaque et m’ont informé de la localisation exacte de Nasrallah.” Il poursuit: “À la question de savoir quelles étaient les chances de succès, ils m’ont répondu qu’elles étaient de l’ordre de 90%. C’est alors que j’ai suggéré que l’on double la quantité d’explosifs prévus pour ce faire, en passant de 40 à 80 tonnes.”
Se penchant sur les discussions au sein du gouvernement israélien qui ont porté sur cette opération, M. Gallant a précisé que, lors d’une réunion du cabinet qui a eu lieu deux jours avant l’attaque, la majorité des ministres étaient favorables à l’élimination de Hassan Nasrallah, à l’exception de deux voix qui s’y opposaient.
Le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, interrompt alors le débat et convoque une réunion à huis clos avec les responsables militaires, enchaîne M. Gallant. À cette occasion, le chef des services de renseignement a évoqué la possibilité que Nasrallah puisse quitter les lieux où il se trouvait à tout moment, augmentant, de fait, la pression pour une action rapide, se rappelle l’ancien ministre.
Le tournant décisif a eu lieu lorsque M. Netanyahou, après maintes hésitations, a donné son feu vert pour l’attaque, rapporte M. Gallant avant de signaler que le Premier ministre avait modifié l’heure de l’attaque, la retardant pour qu’elle ne coïncide pas avec son discours prévu à l’ONU ce jour-là.
Il est alors 18h20 en ce vendredi 27 septembre 2024, lorsque l’armée israélienne largue 84 tonnes d’explosifs sur les positions ciblées, éliminant Hassan Nasrallah.
Il convient de rappeler que Yoav Gallant, qui a quitté ses fonctions de ministre de la Défense en novembre dernier, fait face à des accusations de crimes de guerre devant la Cour pénale internationale.
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