Suspension de l'USAID, une chance pour la Chine?
©Shutterstock

L'administration Trump a suspendu l'USAID, gelant ainsi des milliards de dollars de financements et d'aide humanitaire. Ce retrait des États-Unis pourrait offrir à la Chine une véritable opportunité d'élargir son influence, en particulier en Afrique, en Amérique latine et en Asie, des zones où l'aide américaine a toujours été essentielle.

Le président américain Donald Trump a suspendu, depuis son entrée en fonction le 20 janvier, l’aide humanitaire à l’étranger via l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Cela pourrait permettre à la Chine d’élargir son influence et d’amplifier ses initiatives via des prêts à faible taux d’intérêt et des fonds de développement.

Pékin a adopté une politique active d'aide pour soutenir de nombreux pays, en particulier ceux en développement, dans le cadre de ses initiatives économiques et diplomatiques. L’aide chinoise au développement a pour principal objectif de renforcer les relations diplomatiques et économiques avec des pays en développement. Elle est axée sur les infrastructures, la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire, la santé, l'éducation et la transition énergétique, tout en facilitant l'accès des entreprises chinoises aux ressources et aux marchés étrangers.

Des programmes variés

Les programmes chinois d’aide au développement sont importants et touchent des secteurs aussi variés que l’infrastructure, la santé, l’éducation, les initiatives économiques, les projets d’irrigation, le développement rural, la modernisation de l’agriculture, des partenariats en recherche et des investissements dans les infrastructures rurales.

Les nouvelles routes de la soie visent, elles, à développer les infrastructures et booster le commerce. Concrètement, il s’agit de l’édification de routes, de chemins de fer, de ports, de centrales électriques et d’infrastructures numériques.

Une partie importante de l’aide chinoise est aussi dirigée vers des projets d'énergie, notamment dans les pays d'Afrique et d'Asie. Cela comporte des investissements dans les énergies renouvelables et des projets d'infrastructures énergétiques traditionnelles. La Chine joue également un rôle clé dans la transition énergétique de certains pays, en fournissant des technologies et en participant à des projets d'énergie verte.

Il convient de noter que dans le secteur de la santé, la Chine a financé la construction de plusieurs hôpitaux, notamment en Afrique et en Asie.

De plus, Pékin octroie des prêts bonifiés, des subventions et une assistance technique pour des projets dans plusieurs secteurs, sans oublier la formation et l’aide militaires fournies à certains pays.

La Chine accorde principalement de l’aide au développement sous forme de prêts bonifiés et d’investissements directs. Contrairement aux institutions traditionnelles telles que la Banque mondiale, les prêts chinois ne sont souvent pas assujettis aux mêmes conditions strictes en matière de droits de l’homme ou de gouvernance. Ces prêts peuvent, par conséquent, être plus accessibles pour les pays qui n’ont pas accès aux financements internationaux.

La Chine est l'un des plus grands bailleurs de fonds au monde, avec des investissements annuels significatifs dans les pays en développement. En 2023, elle a accordé environ 6,3 milliards de dollars d’aide officielle au développement, selon certaines estimations. Ce chiffre inclut les prêts, les subventions et les investissements directs dans divers projets.

Pékin a une opportunité en or d’étendre son influence. Mais, avec les risques d’endettement, les résistances politiques et les réactions américaines, son essor pourrait se heurter à des difficultés dont le manque de transparence. Ces projets peuvent aussi entraîner une dépendance financière excessive pour les pays récipiendaires, notamment à cause des taux d’intérêt élevés associés à certains prêts. Par exemple, le Sri Lanka a dû céder le contrôle de son port de Hambantota après des difficultés à rembourser ses dettes.

 

Commentaires
  • Aucun commentaire