Le secrétaire général du Courant du futur, Ahmad Hariri, prépare le terrain au retour “politique” du leader du parti, Saad Hariri, attendu à Beyrouth pour la vingtième commémoration de l’assassinat de son père, l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, le 14 février 2005.
À deux semaines de l’arrivée du leader sunnite dans la capitale libanaise, Ahmad Hariri a multiplié les visites dans les différentes régions auprès de la base populaire du Courant du futur; celui-ci, à l’initiative de son chef, avait suspendu toutes ses activités politiques en janvier 2022.
Aujourd’hui, s’il se prépare à un grand retour, c’est sans doute dans la perspective des échéances électorales, les municipales de mai 2025 et les législatives de 2026, et, surtout, du changement de l’équilibre des forces dans la région.
“Bachar est parti, nous revenons”, a lancé Ahmad Hariri, samedi, depuis Ersal, en félicitant le peuple syrien pour l’accession au pouvoir d’Ahmad el-Chareh. Il a, dans ce contexte, appelé les partisans du Courant du futur à se préparer pour les échéances électorales à venir.
Lors de sa tournée dans plusieurs villes et villages libanais, M. Hariri a affirmé, depuis la région du Chouf, qu’“avec Saad Hariri, nous reprendrons la vie politique avec force”. Il a également salué le fait que justice a été rendue à Rafic Hariri, en évoquant la “chute du régime de Bachar el-Assad et l’affaiblissement par Israël du Hezbollah, lequel a perdu de nombreux dirigeants”. Rappelons que le Tribunal spécial pour le Liban avait retenu la responsabilité des membres du Hezbollah dans l’assassinat de Rafic Hariri, commandité, selon le Courant du futur, par la Syrie de Bachar el-Assad.
Mettant en avant la nécessité pour le Hezb de remettre ses armes aux autorités libanaises, M. Hariri a insisté sur l’importance de l’application de la Constitution pour la réédification de l’État. Il a salué l’élection du président Joseph Aoun, dans laquelle il a dit voir le début d’une “nouvelle ère” pour le Liban. Il a également appelé à la formation d’un nouveau gouvernement capable de faire face à la crise économique qui secoue le pays et de gérer l’organisation des élections municipales et législatives.
Dimanche, Ahmad Hariri a visité la Békaa centrale, où il a rencontré des responsables locaux. À cette occasion, il a précisé que le discours de Saad Hariri, le 14 février, portera sur ses orientations nationales et sa vision pour l’avenir du Liban et de la région, mettant l’accent sur la modération et l’équilibre.
“Les positions de Saad Hariri ont toujours été et demeurent centrées sur la protection des citoyens, l’unité des Libanais, la préservation de la paix civile et la défense de l’identité arabe du Liban”, a ajouté Ahmad Hariri. “Nous ferons tout notre possible pour concrétiser le projet national de Rafic Hariri, qui incarne la confiance, la défense de nos valeurs nationales et arabes, ainsi que notre esprit de pondération”, a-t-il poursuivi.
Abordant ensuite la question des islamistes détenus, un problème particulièrement sensible, à Majdel Anjar, Saadnayel, Ersal et dans d’autres régions du Liban, M. Hariri a appelé le président Joseph Aoun à prendre en main ce dossier avec sérieux et à œuvrer pour sa résolution. Il a insisté sur la nécessité de réexaminer le rôle du tribunal militaire dans ce contexte de justice inachevée.
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