Trump renouvelle son appel à faire du Canada le \
Un panneau marque la frontière entre les États-Unis et le Canada au parc Peace Arch, le 1ᵉʳ février 2025 à Blaine, dans l'État de Washington. ©Getty Images via AFP

Le président Donald Trump a de nouveau appelé dimanche à faire du Canada le 51ᵉ État des États-Unis, exacerbant ainsi les tensions avec l’un de ses plus proches alliés après l’imposition de lourdes taxes douanières.

Affirmant que les États-Unis versent "des centaines de milliards de dollars pour SUBVENTIONNER le Canada" — en référence apparente au déficit commercial américain avec son voisin — Trump a ajouté : "Sans cette énorme subvention, le Canada cesse d'exister en tant que pays viable."

"Par conséquent, le Canada devrait devenir notre cher 51ᵉ État", a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social, assurant que cette intégration permettrait "des impôts bien plus bas, une bien meilleure protection militaire pour les Canadiens — et AUCUN DROIT DE DOUANE !"

Le Bureau du recensement des États-Unis a estimé que le déficit commercial américain avec le Canada en 2024 s’élevait à 55 milliards de dollars.

Trump a également reconnu que les Américains pourraient ressentir une certaine "douleur" économique en raison de ses tarifs douaniers visant des partenaires commerciaux clés, mais il a insisté sur le fait que cela en vaudrait la peine pour protéger les intérêts américains.

Samedi, Trump a finalement approuvé l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur le Canada et le Mexique — malgré leur accord de libre-échange — et de 10 % sur la Chine, en plus des taxes existantes.

Il avait promis cette mesure dès avant son investiture, accusant ces pays de ne pas faire assez pour freiner l'immigration illégale et le trafic de fentanyl vers les États-Unis.

Pour justifier ces sanctions, qui entreront en vigueur mardi, Trump a invoqué l’International Emergency Economic Powers Act.

Riposte immédiate

Cette décision a déclenché des menaces de représailles de la part des trois pays concernés. Des analystes ont mis en garde contre une guerre commerciale risquant de ralentir la croissance américaine et d’augmenter les prix pour les consommateurs.

"Y aura-t-il un certain impact ? Oui, peut-être (ou peut-être pas !)", a écrit Trump en majuscules sur Truth Social, au lendemain de l’annonce des tarifs. "Mais nous allons rendre sa grandeur à l'Amérique, et cela vaudra le prix à payer."

Jusqu'ici, lui et ses conseillers avaient minimisé l’effet de ces taxes sur le coût de la vie, alors que la colère face à la hausse des prix avait contribué à sa victoire électorale de novembre contre la démocrate Kamala Harris.

Apparemment soucieux d’éviter une flambée des prix de l’énergie, Trump a limité la taxe sur les importations énergétiques canadiennes à 10 %.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a promis samedi des représailles sous forme de taxes de 25 % sur certains produits américains, pour un total de 155 milliards de dollars canadiens (106,6 milliards de dollars américains). Un premier train de mesures doit être appliqué mardi, suivi d’un second dans trois semaines.

Certaines provinces canadiennes ont déjà annoncé des contre-mesures, notamment l’arrêt immédiat des achats d’alcool en provenance des États-Unis.

De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a ordonné à son ministre de l'Économie d’activer un "Plan B" comprenant des mesures tarifaires et non tarifaires encore non spécifiées.

Critiques et tensions internationales

Vendredi, le très conservateur Wall Street Journal a dénoncé dans un éditorial "la guerre commerciale la plus stupide de l’histoire", avertissant que les consommateurs américains paieraient le prix fort.

Trump a répliqué dimanche en accusant "le lobby anti-tarifs", mené selon lui par le Wall Street Journal et des "mondialistes toujours dans l’erreur", de chercher à justifier "des décennies de PILLAGE DE L’AMÉRIQUE en matière de commerce, de criminalité et de drogues toxiques".

Il dénonce depuis longtemps les déficits commerciaux des États-Unis comme une preuve d’exploitation par les autres pays.

"CES JOURS SONT RÉVOLUS !" a-t-il martelé, après avoir entamé sa journée par une partie de golf en Floride.

Trump a également multiplié les menaces commerciales contre l’Union européenne. Dimanche, un porte-parole de Bruxelles a averti que l’UE "réagirait fermement à toute imposition injuste ou arbitraire de tarifs douaniers."

Avec AFP

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