La Française Anouk Ricard remporte le grand prix de la BD du festival d'Angoulême
L'autrice française Anouk Ricard pose après avoir reçu le « Grand Prix » lors du 52e Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, à Angoulême, le 29 janvier 2025. ©Romain Perrocheau / AFP

La dessinatrice française Anouk Ricard s’est vu attribuer le grand prix de la BD d'Angoulême, une référence mondiale dans le 9ᵉ art. Elle est célébrée pour son style décalé et burlesque, mettant en scène des animaux anthropomorphiques. Une consécration marquant l'évolution des représentations féminines dans l'univers de la BD.

La dessinatrice et autrice française Anouk Ricard a remporté mercredi le grand prix de la BD d'Angoulême, référence mondiale pour le 9e art, pour son œuvre décalée et burlesque mettant en scène des animaux très humains, a constaté l'AFP.

Élue par un panel d'auteurs de BD, Anouk Ricard, 54 ans, succède à la Britannique Posy Simmonds et devient la cinquième autrice sacrée depuis la création de ce prix en 1974 dans le sud-ouest de la France.

En recevant le grand prix, la lauréate, visiblement très émue, a évoqué un "immense honneur" et fait part de "sa joie" et de "sa fierté".

C'est la première fois dans l'histoire du festival d'Angoulême, dont la 52e édition ouvre ses portes au public jeudi jusqu'à dimanche, que le grand prix est attribué deux années de suite à une femme.

"Il y a une évolution et c'est tant mieux", a salué Anouk Ricard. "On a toutes notre place dans la BD."

L'autrice, qui s'est d'abord fait connaître dans l'édition jeunesse avec sa série Anna et Froga, était en lice face à sa compatriote Catherine Meurisse, éprise de philosophie et membre de l'Académie des beaux-arts, et l'Américaine Alison Bechdel, figure de la contre-culture LGBT.

Adepte d'un trait quasi enfantin et de couleurs vives, cette dessinatrice formée à l'école des arts décoratifs de Strasbourg (est de la France) met souvent en scène des animaux anthropomorphiques dans des situations où le burlesque le dispute à l'absurde, notamment lorsqu’elle revisite de véritables faits divers piochés dans la presse régionale (Faits divers 1 et 2).

Son humour décalé lui permet également de brocarder le monde du travail dans Coucous Bouzon (2011), dans lequel un canard est recruté par une entreprise d'horlogerie ubuesque, ou de moquer les "toutologues" capables de disserter sur tout et n'importe quoi (Les Experts, (en tout)).

Primé à Angoulême en 2023, son album Animan, publié chez les éditions Exemplaire, chroniquait, lui, la vie d'un homme vivant en couple avec une grenouille et possédant le don de prendre l'apparence de n'importe quel animal, notamment d'une pieuvre pour peindre plusieurs tableaux à la fois ou d'une sauterelle pour résoudre une enquête.

La remise du Fauve d'or du meilleur album de l'année aura, elle, lieu samedi à la veille de la clôture du festival.

Avec AFP

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