Nouvel échange attendu samedi entre otages israéliens à Gaza et détenus palestiniens
©Jack Guez / AFP

Le Hamas doit libérer samedi quatre soldates israéliennes, otages à Gaza depuis le 7 octobre 2023, contre plusieurs dizaines de Palestiniens détenus en Israël, dans le deuxième échange de ce type prévu par l'accord de trêve dans la bande de Gaza.

Près d'une semaine après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, globalement respecté, le mouvement islamiste palestinien a publié vendredi le nom des quatre jeunes femmes, âgées de 19 à 20 ans, dont la libération est attendue dans la journée.

Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté confirmé avoir reçue la liste via les médiateurs.

Le Forum des familles d'otages, qui a attendu que toutes ces dernières soient informées, s'est réjoui dans un communiqué "de la libération attendue de Daniella Gilboa, Karina Ariev, Liri Albag et Naama Levy après 477 jours de captivité".

Elles effectuaient leur service militaire, affectées à la surveillance de la bande de Gaza lors de leur enlèvement le 7 octobre 2023 pendant l'attaque des commandos du Hamas sur le sud du pays.

Le nombre de détenus palestiniens qui doivent être libérés en échange, conformément à l'accord de cessez-le-feu en cours à Gaza, n'a pas été révélé. Les services pénitentiaires israéliens ont précisé que certains seraient ramenés dans la bande de Gaza, d'autres en Cisjordanie occupée.

"Les Brigades al-Qassam et d'autres groupes (...) libèreront les quatre prisonnières samedi" et les confieront au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a précisé à l'AFP une source proche du Hamas sous couvert de l'anonymat.

Selon des sources palestiniennes, ces libérations pourraient avoir lieu dans la matinée.

Elles interviennent dans le cadre de la trêve entrée en vigueur dimanche après plus de 15 mois de guerre, et dont la première phase doit durer six semaines.

Cette première étape est censée permettre la libération de 33 otages contre quelque 1.900 prisonniers palestiniens.

Trois jeunes Israéliennes otages à Gaza ayant déjà été relâchées le 19 janvier, en échange de la libération de 90 Palestiniens, en majorité des femmes et mineurs, il restera après cet échange 26 otages israéliens libérables sur la première phase de l'accord.

Tous les noms ont été communiqués mais sans ordre chronologique de libération, plongeant les familles des otages dans un doute insupportable.

L'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes alors enlevées, 91 sont encore à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée.

D'autres ont été annoncées mortes par le Hamas mais sans confirmation israélienne.

"Ramenez tous les otages, vivants et ceux qui malheureusement sont morts", exhortait Zahiro Shahar Mor, insistant pour que tous soient libérés dès la première phase, lors d'une nouvelle manifestation de soutien aux otages vendredi soir à Tel-Aviv.

"C'est notre dernière chance", ajoutait ce proche d'un otage, alors que beaucoup craignent que le gouvernement de M. Netanyahu ne reprenne les hostilités à Gaza sitôt la première phase terminée.

En représailles au 7-Octobre, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza assiégée, qui a fait au moins 47.283 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas. L'opération a provoqué un désastre humanitaire.

La trêve, dans un territoire dévasté, est globalement respectée depuis dimanche, hormis quelques incidents.

Mais alors que les Gazaouis déplacés sont impatients de rentrer chez eux, beaucoup ne retrouvent que des décombres. "Nous n'avons aucun endroit où installer nos tentes à cause des destructions", a déclaré à l'AFP Theqra Qasem, une déplacée.

La trêve a toutefois permis en moins d'une semaine l'entrée sur le petit territoire de plusieurs milliers de camions d'aide humanitaire.

Israël a par ailleurs sommé vendredi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), accusée d'être infiltrée par le Hamas, de cesser ses opérations à Jérusalem.

Cet avertissement, diffusé via une lettre de l'ambassadeur israélien à l'ONU, fait suite à une série de lois visant l'agence qui font craindre pour l'avenir de ses activités (santé et éducation) à Gaza et en Cisjordanie.

Le patron de l'Unrwa Philippe Lazzarini a déploré sur X la décision israélienne, estimant qu'elle risquait de "saboter le cessez-le-feu à Gaza, anéantissant une nouvelle fois les espoirs de ceux qui ont traversé des souffrances indicibles".

Avec AFP.

Commentaires
  • Aucun commentaire