Hans Zimmer sollicité pour réarranger l'hymne national saoudien
Le célèbre compositeur Hans Zimmer rejoint les efforts de réforme culturelle de l'Arabie saoudite en réimaginant l'hymne national du royaume. ©Ici Beyrouth

L'Arabie saoudite a demandé à Hans Zimmer de réarranger son hymne national, dans le cadre d'une série de projets culturels visant à moderniser l'image du royaume. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie de réformes ambitieuses, bien que des critiques persistent concernant les questions des droits humains.

L’Arabie saoudite a sollicité Hans Zimmer, le compositeur allemand oscarisé pour ses bandes originales de films, pour “réarranger” (c’est-à-dire de réorchestrer) son hymne national, a annoncé un haut responsable du royaume. L’artiste, reconnu pour ses œuvres marquantes telles que celles du Roi Lion, de la trilogie Dark Knight et de Dune (2021), a accepté de travailler sur le projet, selon les déclarations de Turki Al-Sheikh, président de l'Autorité générale pour le divertissement, sur la plateforme X.

Al-Sheikh a précisé que le projet inclut un réarrangement de l’hymne national saoudien, Aach al-Malik (“Vive le roi”), en introduisant différents instruments. Le processus s'inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives visant à enrichir la scène culturelle du pays. “Nous avons examiné de nombreux projets futurs qui, je l'espère, verront bientôt le jour (...), notamment le réarrangement de l'hymne national saoudien avec différents instruments”, a-t-il ajouté, précisant que Zimmer avait aussi été impliqué dans d’autres projets ambitieux comme la comédie musicale saoudienne Arabia, un “très grand concert” et la bande originale du film La bataille de Yarmouk, une production saoudienne en préparation.

Composé en 1947 par l’égyptien Abdel Rahman al-Khatib, à la demande du roi Abdel Aziz, fondateur du royaume, l’hymne national saoudien n’a pas changé depuis sa création. L’initiative de son réarrangement par un compositeur de renommée internationale s'inscrit dans une vision plus large de réformes culturelles et économiques menées par l’Arabie saoudite. Le royaume, qui abrite les lieux les plus sacrés de l’islam et est le premier exportateur mondial de pétrole, cherche à diversifier son économie, notamment par des projets phares tels que la ville futuriste NEOM, dont la construction représente un investissement colossal de 500 milliards de dollars.

Depuis 2018, le pays a mis en œuvre une série de réformes sociales, comme la réouverture des cinémas, l’autorisation des femmes à conduire et l’ouverture aux touristes non musulmans. Ces changements ont été interprétés par certains observateurs comme un signe de modernisation du royaume. Cependant, les défenseurs des droits humains soulignent que ces avancées coexistent avec des répressions sur les libertés fondamentales, notamment en ce qui concerne les droits des femmes et le maintien d'un des taux d’exécution les plus élevés au monde.

Ainsi, derrière ces grands projets d’image, le royaume semble chercher à masquer certaines réalités qui persistent sous la surface.

Avec AFP

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