Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a promis jeudi au président américain, Donald Trump, d'investir 600 milliards de dollars dans le commerce et les investissements aux États-Unis.
Lors de son premier mandat, M. Trump avait entretenu des relations chaleureuses avec la riche monarchie du Golfe, et il devrait désormais la pousser à normaliser ses relations avec Israël.
Le prince Mohammed, dirigeant de facto du premier exportateur de brut au monde, a appelé le nouveau locataire de la Maison Blanche pour le féliciter après son investiture et lui transmettre les félicitations de son père, le roi Salmane, a rapporté l'agence officielle saoudienne SPA.
Il lui a fait part de "l'intention du royaume d'élargir ses investissements et échanges commerciaux avec les États-Unis sur les quatre prochaines années, à hauteur de 600 milliards de dollars, voire davantage", a-t-elle ajouté.
L'agence n'a pas précisé la source des fonds, qui représentent plus de la moitié du PIB saoudien, ni comment ils seront utilisés.
En 2017, Donald Trump avait effectué sa première visite à l'étranger à Riyad en tant que président.
"Je l'avais fait avec l'Arabie saoudite la dernière fois parce qu'ils avaient accepté d'acheter pour 450 milliards de dollars de nos produits", a-t-il déclaré cette semaine. Il a ajouté, sur le ton de la plaisanterie, qu'il serait prêt à y retourner si le pays achetait "450 ou 500 milliards de dollars de plus", pour tenir compte de "l'inflation".
Le président républicain a négocié les accords d'Abraham en 2020, qui ont vu Israël normaliser ses relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Les analystes s'attendent à ce que sa nouvelle administration cherche à parvenir à un accord similaire avec l'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus saints de l'islam et représente la première économie du monde arabe.
Son prédécesseur, Joe Biden, avait entamé des pourparlers avec Riyad sur un accord prévoyant une reconnaissance d'Israël en échange d'un pacte de défense avec Washington et d'une aide pour un programme nucléaire civil.
Cependant, la monarchie a suspendu les discussions après le début de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, et a conditionné une telle reconnaissance à la création d'un État palestinien.
"Partenariat économique"
Mohammed ben Salmane s'est également entretenu jeudi avec le nouveau secrétaire d'État américain, Marco Rubio. Ils ont évoqué la Syrie, le Liban, la bande de Gaza et les "menaces représentées par l'Iran et ses alliés", selon un communiqué de la porte-parole du département d'État américain.
"Ils ont également discuté des bénéfices du partenariat économique entre les États-Unis et l'Arabie saoudite et des possibilités de faire croître leurs économies dans une variété de secteurs, tels que l'IA (intelligence artificielle)", d'après la même source.
Après son entrée en fonction en 2017, Donald Trump s'est rapidement rapproché de l'Arabie, partenaire important de Washington en matière d'énergie et de sécurité.
Mais les relations entre les deux pays se sont ensuite refroidies, le prince héritier reprochant à M. Trump de ne pas avoir réagi de manière plus agressive à une attaque contre son territoire en 2019, imputée à l'Iran.
Riyad et l'équipe de M. Trump ont toutefois continué à renforcer leurs liens après son départ de la Maison Blanche, notamment en matière d'investissements et de construction via son conglomérat, la Trump Organization.
Une société de Jared Kushner, le gendre de M. Trump, aurait également reçu deux milliards de dollars de la part d'investisseurs saoudiens.
Avec AFP
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