Le processus de formation du premier gouvernement sous le nouveau mandat présidentiel demeure principalement axé sur la définition des qualifications et des critères nécessaires pour la nomination des ministres. Bien qu'il soit convenu que les ministres ne peuvent être complètement dissociés des considérations politiques – même en l'absence d'affiliation partisane directe –, le véritable défi réside dans l'articulation entre cette dimension politique et les exigences de compétence, d'expertise et d'intégrité, ainsi que dans l’engagement ferme à privilégier les intérêts nationaux sur les calculs sectaires et partisans.
Selon des sources bien informées, le duopole Amal-Hezbollah soutiendrait cette approche et aurait déjà établi une liste de candidats pour plusieurs portefeuilles ministériels qui devraient lui être attribués, le ministère des Finances étant une priorité absolue. Les discussions se focalisent actuellement sur trois candidats potentiels: Salah Osseiran, Yassine Jaber et Wassim Mansouri. Par ailleurs, d'autres formations ont commencé à sonder la disponibilité de diverses personnalités ministrables. À ce titre, les Forces libanaises (FL) auraient approché plusieurs candidats potentiels, notamment des avocats, afin d’évaluer leur intérêt pour le ministère de la Justice – un portefeuille qu’ils cherchent à reconquérir.
Ces mêmes sources font état d'une concurrence de plus en plus féroce entre les partis politiques pour s’approprier plusieurs ministères stratégiques, notamment le ministère des Affaires étrangères convoité par le président, Joseph Aoun, et le Premier ministre désigné, Nawaf Salam. Les FL ont également exprimé un vif intérêt de voir l’un des leurs prendre en charge ce portefeuille. Parallèlement, une attention particulière est portée au ministère de l'Énergie. Selon certaines informations, les acteurs internationaux auraient recommandé au président et au Premier ministre de ne pas confier ce portefeuille au Courant patriotique libre, ni celui des Travaux publics au Hezbollah.
Par ailleurs, il semble fort probable que si le ministère des Finances reste sous le contrôle de la communauté chiite, et plus particulièrement du mouvement Amal, les ministères régaliens resteront aux mains des communautés religieuses qui en ont actuellement la charge. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères continuerait d’être dirigé par un maronite, celui de l'Intérieur par un sunnite, et celui de la Défense par un chrétien orthodoxe. Toute modification apportée à cette répartition ne pourrait intervenir que si les factions chrétiennes parvenaient à un consensus sur un remaniement, ouvrant ainsi la voie à une redistribution des portefeuilles ministériels entre les communautés religieuses, y compris ces ministères et d'autres.
Les perspectives de formation du gouvernement devraient se préciser au début de la semaine. En effet, le nouveau Cabinet doit être formé sans délai, compte tenu des fortes attentes locales, régionales et internationales. Le Liban se trouve confronté à des défis majeurs, et les observateurs espèrent que le gouvernement sera formé avant l'expiration, le 27 janvier, du délai de soixante jours prévu dans l’accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël. Cela permettrait d'assurer la stabilité nécessaire pour faire face à d'éventuels développements, notamment si Israël venait à retarder son retrait total des territoires libanais occupés, comme initialement prévu.
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