L’équipe nommée par le nouveau président et destinée à graviter autour de lui au sein de la Maison-Blanche n’est pas concernée par les auditions de confirmation entamées au Capitole, une semaine avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier. Qui sont les fidèles élus amenés à intégrer l’équipe Trump 2025?
Aux États-Unis, la Constitution exige que certaines nominations effectuées par le président soient confirmées par un vote au Sénat. Un nouveau président est responsable de pourvoir à plus de 1.200 postes au sein de l'Exécutif, avec l'avis et le consentement du Sénat, selon le Centre pour la transition présidentielle (Center for Presidential Transition). Ces nominations concernent principalement des personnalités appelées à occuper des postes clés, tels que les responsables des départements (équivalents des ministres), les juges, les ambassadeurs, ainsi que les directeurs du FBI et de la CIA, et plusieurs secrétaires.
En revanche, la confirmation par le Sénat n'est pas requise pour les membres de l'équipe présidentielle qui gravitent autour du président au sein de la Maison Blanche, tels que les conseillers et les envoyés spéciaux.
Candidats ne nécessitant pas de confirmation par le Sénat
James David Vance, vice-président
Sénateur de l'Ohio âgé de 40 ans, ayant effectué un premier mandat, James David Vance est désormais vice-président de Donald Trump. Par extension, il est également un candidat de premier plan pour l'investiture républicaine à la présidentielle de 2028. Ses antécédents électoraux résolument conservateurs, sa relative jeunesse et ses origines du Midwest pourraient lui permettre de bénéficier d'un soutien accru dans les urnes, comme l'espèrent les républicains.
Lors de la campagne électorale de Trump, il s'est imposé comme un “chien de garde” en critiquant sans relâche l'opposition, un rôle traditionnellement occupé par un colistier.
Ancien capital-risqueur de la Silicon Valley, J.D. Vance est un novice en politique. Il est devenu célèbre en 2016 après la publication de Hillbilly Elegy, son best-seller sur les origines de sa famille en Appalaches. Autrefois un critique acerbe de Trump, le qualifiant de “répréhensible”, il a obtenu le soutien de ce dernier lors de sa course pour le Sénat en 2022, après avoir adopté pleinement ses positions politiques. Vance est ainsi devenu l'un des principaux défenseurs de Trump, qui l'a choisi comme colistier, misant sur le fait que le jeune sénateur apporterait une nouvelle énergie au camp républicain.
Elon Musk, chef du département de l’Efficacité gouvernementale
Homme le plus riche du monde, PDG de Tesla et propriétaire de la plateforme X, Elon Musk a joué un rôle inédit dans la campagne électorale de Trump. Il est désormais désigné à la tête d'un secrétariat récemment créé par Donald Trump, dédié à la simplification de la bureaucratie fédérale: le département de l'Efficacité gouvernementale (Department of Government Efficiency, DOGE).
Connu pour son approche innovante, Musk voudrait rendre les dépenses de l’État accessibles à tous. Il se serait engagé à publier une liste des “dépenses les plus stupides” pour sensibiliser le public à la gestion des fonds publics et collaborerait avec Vivek Ramaswamy, entrepreneur américain, afin de maximiser l’efficacité du gouvernement.
“Ensemble, ces deux Américains formidables traceront un chemin pour mon administration afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les réglementations excessives, couper dans les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales”, a déclaré Donald Trump dans un communiqué.
Mike Waltz, conseiller à la Sécurité nationale
Ex-lieutenant-colonel des forces spéciales et représentant de Floride, Mike Waltz deviendrait un acteur central des décisions de sécurité nationale. Très vigilant envers la Chine et l’Iran, Waltz apporterait une solide expérience militaire. Il a effectué plusieurs missions de combat en Afghanistan et s'est opposé au retrait des troupes du pays ordonné par le président Biden.
Waltz, 50 ans, a été membre des commissions des Forces armées, du Renseignement et des Affaires étrangères à la Chambre des représentants. Soutenant pleinement la politique étrangère de Trump, il serait, selon ce dernier, un allié stratégique pour défendre les intérêts américains avec pragmatisme et fermeté.
Massaad Boulos, conseiller principal pour les Affaires arabes et moyen-orientales
Donald Trump a annoncé la nomination de Massaad Boulos comme conseiller principal pour les affaires arabes et moyen-orientales dans une publication sur sa plateforme Truth Social.
D'origine libanaise, il est entrepreneur et philanthrope, et son parcours personnel et professionnel l'a amené à jouer un rôle consultatif déterminant auprès de Trump, notamment sur des questions liées au Moyen-Orient. Il est aussi le beau-père de Tiffany Trump, qui, depuis 2022, est mariée à son fils Michael.
Après des études supérieures en administration des affaires, il a multiplié les succès entrepreneuriaux aux États-Unis. Son travail dans le secteur des affaires, notamment dans la gestion d'investissements et de propriétés, lui a permis de se bâtir une carrière solide avant d'entrer dans le monde de la politique. Boulos a également investi dans plusieurs entreprises et s’est engagé dans des activités philanthropiques, soutenant des causes liées à l’éducation et à la culture au Liban.
Interlocuteur d’envergure pour les questions touchant la communauté chrétienne du Moyen-Orient et pour les discussions concernant le Liban, il a œuvré pour faire entendre les voix des minorités chrétiennes dans un contexte de tensions politiques et religieuses complexes.
Boulos, qui a déjà dirigé les efforts de sensibilisation de la campagne électorale auprès des communautés arabo-américaines, devrait jouer un rôle clé dans la stratégie de Trump au Moyen-Orient, notamment dans le contexte actuel. Deux accords de cessez-le-feu ont été proclamés: l’un entre le Liban et Israël, le 27 novembre dernier, et l’autre entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier.
Steven Witkoff, envoyé spécial pour le Moyen-Orient
Donald Trump a choisi Steve Witkoff, investisseur immobilier juif et collecteur de fonds pour sa campagne, pour être son envoyé spécial au Moyen-Orient. Peu expérimenté en diplomatie, il est perçu par Trump comme un homme de confiance, capable d’approcher les enjeux régionaux avec pragmatisme et fidélité aux intérêts américains. Selon Trump, Witkoff serait une “voix infatigable pour la paix”.
Thomas Homan, responsable de l’immigration
Ancien directeur de l'ICE (Service de l'immigration et des douanes), Thomas Homan deviendrait le “Tsar des frontières”, selon les termes de Trump, chargé d’organiser les expulsions d'immigrants sans papiers et le contrôle des flux migratoires. Il devrait également renforcer les mesures visant à limiter les possibilités de régularisation légale pour certains migrants.
Fort de plusieurs décennies d'expérience dans l'application des lois sur l'immigration, Homan jouerait un rôle clé dans cette politique stricte de contrôle des frontières et de l'immigration.
Susie Wiles, cheffe de cabinet de la Maison-Blanche
Susie Wiles, stratège politique ayant dirigé la campagne Trump de 2024, possède une longue expérience au sein des campagnes et administrations républicaines, tant au niveau fédéral qu'étatique, remontant à l'ère Reagan.
Elle s’est distinguée en étant la seule directrice de campagne à avoir mené une campagne entière pour Donald Trump. Elle marquera l’histoire en devenant la première femme à occuper le poste de cheffe de cabinet de la Maison-Blanche.
Stephen Miller, directeur adjoint du cabinet
Stephen Miller, connu pour sa position intransigeante sur l’immigration, a été un conseiller influent lors du premier mandat de Trump. Il a accompagné ce dernier tout au long de la campagne de 2024 et l’a incité à faire de l’immigration une priorité absolue dans les dernières semaines de la course électorale.
Il revient à la Maison-Blanche en tant que chef adjoint du cabinet, chargé de la politique et conseiller à la sécurité intérieure.
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