Keir Starmer à Kiev pour conclure un partenariat de sécurité \
Le Premier ministre britannique Keir Starmer (à gauche) est accueilli par des fonctionnaires ukrainiens et par l'ambassadeur britannique en Ukraine Martin Harris (2e à droite) à son arrivée à la gare de Kiev, le 16 janvier 2025. ©Carl Court / POOL / AFP

Le Premier ministre britannique Keir Starmer est arrivé jeudi matin à Kiev où il doit signer un partenariat de sécurité "sur 100 ans" avec l'Ukraine, à quelques jours du retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Le dirigeant travailliste, qui se rend pour la première fois en Ukraine depuis son élection en juillet, va signer ce traité portant sur la défense, l'énergie et le commerce avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé Downing Street dans un communiqué.

L'Ukraine et ses alliés européens craignent un éventuel désengagement américain, Donald Trump ayant répété à plusieurs reprises qu'il voulait mettre un terme au conflit avec la Russie rapidement.

Volodomyr Zelensky a déclaré que Starmer et lui discuteraient de la possibilité de stationner des troupes occidentales en Ukraine pour superviser un accord de cessez-le-feu, une proposition initialement avancée par le président français Emmanuel Macron.

"Le Royaume-Uni et l'Ukraine signent un partenariat historique sur 100 ans pour approfondir les liens de sécurité et renforcer leur partenariat pour les générations futures", a indiqué Downing Street à l'occasion de cette visite surprise.

"L'ambition de (Vladimir) Poutine d'éloigner l'Ukraine de ses partenaires les plus proches a été un échec stratégique monumental. Au contraire, nous sommes plus proches que jamais, et ce partenariat portera cette amitié à un niveau supérieur", a déclaré Keir Starmer, cité dans le communiqué.

Cet accord portera sur "la collaboration militaire" en mer, mais aussi "des partenariats scientifiques et technologiques dans des domaines tels que les soins de santé et les maladies, l'agro-technologie, l'espace et les drones".

Une conférence de presse des deux dirigeants aura lieu à 11H45 GMT.

"Ne pas faiblir" 

Lors de la dernière réunion du "groupe de contact" des soutiens militaire de Kiev la semaine dernière sur la base militaire de Ramstein (Allemagne), le président ukrainien a appelé ses alliés à "ne pas faiblir" dans leur appui à l'Ukraine.

Il avait une nouvelle fois exhorté ses alliés occidentaux à envoyer des troupes occidentales en Ukraine afin de "forcer la Russie à la paix".

Donald Trump, qui doit être investi lundi 20 janvier, a affirmé qu'il était en train de préparer une rencontre avec Vladimir Poutine pour "en finir" avec le conflit en Ukraine.

Le milliardaire républicain a clairement affiché son scepticisme sur les milliards d'aide dépensés par Washington pour soutenir Kiev depuis l'invasion russe à grande échelle du 24 février 2022.

Lors de son audition mercredi, Marco Rubio, le secrétaire d'État désigné par Donald Trump, a appelé à une "diplomatie audacieuse" des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée par la Russie.

Le principal problème de l'Ukraine, a-t-il affirmé, n'est pas qu'elle se trouve "à court d'argent, mais plutôt qu'elle soit à court d'Ukrainiens".

Keir Starmer va également annoncer jeudi une aide supplémentaire de 40 millions de livres (47,4 millions d'euros) pour le redressement économique de l'Ukraine, selon Downing Street.

Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens militaires de Kiev depuis le début de la guerre. Il fournit notamment à l'armée ukrainienne des missiles Storm Shadow, utilisés par Kiev pour frapper des cibles militaires et énergétiques en sol russe, une ligne rouge pour Moscou.

Londres a promis 12,8 milliards de livres (15,2 milliards d'euros) d'aide militaire et civile à l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022, et a formé plus de 50.000 soldats ukrainiens sur le sol britannique, d'après des chiffres officiels.

En juillet 2024, le gouvernement travailliste s'était engagé à mobiliser trois milliards de livres par an d'ici 2030-2031 en soutien militaire à Kiev.

La visite de M. Starmer à Kiev intervient alors que l'armée ukrainienne est en difficulté depuis plusieurs mois dans plusieurs secteurs du front, face à une armée russe plus nombreuse et mieux armée.

Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, est également en visite officielle à Kiev jeudi.

Avec AFP

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