Des milliers de Palestiniens exultent à travers la bande de Gaza à l'annonce d'une trêve
Des gens font la fête dans une rue de Khan Younes suite à l'annonce de l'accord entre Israël et le Hamas,, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 janvier 2025. ©BASHAR TALEB/AFP

Des milliers de Palestiniens ont exulté mercredi soir à travers la bande de Gaza à la nouvelle de l'annonce d'un accord de trêve entre Israël et le Hamas après plus de 15 mois de guerre, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.

À Deir el-Balah, dans le centre du petit territoire, des centaines de personnes ont très vite manifesté leur joie devant l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa, où tant de morts ont afflué depuis le début de la guerre, en dansant, brandissant des drapeaux palestiniens ou prenant des photos.

Plusieurs rassemblements spontanés ont eu lieu en d'autres localités, selon des journalistes de l'AFP sur place ou des témoins joints par téléphone avant que le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou n'annonce que des points restaient à régler, tout en disant espérer boucler les négociations dans la nuit.

À Deir el-Balah, un homme et un journaliste portant un gilet pare-balles sont soulevés sur les épaules de la foule pour une interview au-dessus des Palestiniens en liesse.

Alors qu'arrive une ambulance, des "Allahou Akbar" ("Dieu est le plus grand") fusent au milieu d'hommes et de femmes tout sourire.

"J'irai au cimetière"

De jeunes enfants, certains semblant perdus au milieu de toute cette agitation, sont là aussi, au spectacle, déambulant entre les adultes.

Un groupe de jeunes garçons, la dizaine d'années, entonne un chant populaire de résistance, aussitôt filmés par une escouade de téléphones portables.

Jointe par téléphone dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, Randa Samih, une déplacée originaire de Gaza-ville, peine à contenir son émotion.

"Je n'arrive pas à croire que ce cauchemar qui dure depuis plus d'un an commence à toucher à sa fin", dit cette Palestinienne de 45 ans. "Nous avons perdu tant de monde, nous avons tout perdu."

"Nous avons besoin de beaucoup de repos. Dès que la trêve aura commencé, j'irai au cimetière pour rendre visite à mon frère et à plusieurs parents", ajoute-t-elle.

"Nous les avons enterrés au cimetière de Deir el-Balah sans sépulture convenable. Nous érigerons de nouvelles tombes, sur lesquelles nous inscrirons leurs noms".

Abdelkarim, un habitant de Gaza âgé de 27 ans, dit éprouver "de la joie en dépit de tout ce que nous avons perdu".

"Nous allons revenir à la vie. Je n'arrive pas à croire que je vais enfin revoir ma femme et mes deux enfants qui sont partis vers le sud il y a plus d'un an", ajoute-t-il, disant espérer "que les déplacés seront rapidement autorisés à rentrer"

À Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, des centaines de personnes se sont rassemblées également, en chantant au son de tambours, selon un photographe de l'AFP.

 

Avec AFP

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