Le Qatar a affirmé mardi qu'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourrait être conclu "très bientôt", après 15 mois d'une guerre entre Israël et le Hamas qui a fait des dizaines de milliers de morts.
À une semaine de l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les négociations indirectes se sont intensifiées en vue d'une trêve associée à une libération d'otages retenus dans le territoire palestinien depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.
Le Qatar, le principal pays médiateur avec les États-Unis et l'Égypte, a déclaré que les négociations en cours à Doha étaient "au stade final" et que les "principaux problèmes" bloquant un accord avaient été réglés.
"Nous espérons que cela mènera à un accord très bientôt", a ajouté un porte-parole de la diplomatie qatarie.
Selon des médias israéliens et des sources proches des négociations, 33 otages seraient libérés dans une première phase du cessez-le-feu.
En échange, environ 1.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël seraient libérés, selon des sources proches du Hamas.
Israël pendant ce temps multiple les frappes aériennes contre le mouvement islamiste palestinien à travers la bande de Gaza, où au moins 18 personnes parmi lesquelles des enfants ont été tuées pendant la nuit, selon les secours.
Ces frappes ont visé Deir el-Balah, dans le centre du territoire, la ville de Gaza dans le nord et la région de Khan Younès, dans le sud.
Au total, au moins 61 personnes ont été tuées en 24 heures, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
"La nuit dernière a été dure et sanglante. L'occupation a mené des dizaines de frappes aériennes et à l'artillerie à travers toute la bande de Gaza, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
L'armée israélienne a indiqué que "plusieurs frappes" aériennes avaient visé pendant la nuit "des terroristes du Hamas impliqués dans des activités terroristes".
Cinq soldats israéliens, selon l'armée, avaient été tués lundi au combat dans le nord du territoire, où se concentre depuis l'automne l'essentiel de l'offensive israélienne contre le Hamas.
"A portée de main"
Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été observée fin novembre 2023 et les négociations menées depuis se sont heurtées à l'intransigeance des deux camps.
Mais les pourparlers se sont intensifiés à l'approche du retour de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 20 janvier, dans un climat de pression internationale accrue sur les différentes parties.
Donald Trump a récemment promis "l'enfer" à la région si les otages n'étaient pas libérés avant son retour au pouvoir.
Un accord basé sur une proposition américaine en trois phases formulée fin mai 2024 est "sur le point d'être conclu", avait affirmé lundi soir le président américain, Joe Biden.
Son conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, avait affirmé qu'un accord était "à portée de main", et possible dès cette semaine.
Ces déclarations sont les plus optimistes entendues récemment dans la bouche de responsables américains.
Les discussions à Doha réunissent des représentants israéliens, américains et le Premier ministre du Qatar d'un côté, et les médiateurs et le Hamas de l'autre. Elles visent à mettre en place un cessez-le-feu associé à la libération des 94 otages toujours retenus à Gaza, dont 34 sont morts selon l'armée.
Zone tampon
Selon une source proche des négociations, "la première phase de l'accord prévoit la libération de 33 otages israéliens par groupes, en commençant par les enfants et les femmes".
Selon le Times of Israel, "si la première phase est mise en oeuvre, alors au 16e jour suivant la mise en place de l'accord, des négociations commenceront sur une deuxième phase en vue de la libération des derniers otages, soit les soldats, les hommes en âge d'être mobilisés et les corps des otages morts".
Selon certains médias, Israël serait autorisé à maintenir une "zone tampon" dans la bande de Gaza durant la première phase du cessez-le-feu.
L'armée "ne devrait pas se retirer de Gaza tant que tous les otages n'auront pas été rendus, mais elle permettra aux habitants de se déplacer entre le sud et le nord de Gaza", selon le journal de gauche Haaretz.
Selon les commentateurs israéliens, un accord serait désormais à portée de main, notamment en raison de la décision de Benjamin Netanyahou d'ignorer les pressions de ses ministres d'extrême droite.
Par Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE, AFP
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