Le Premier ministre irakien Mohamed Chia Al-Soudani est arrivé lundi à Londres où, a-t-il déclaré à l'AFP, il va signer un "partenariat stratégique" avec le Royaume-Uni, qui souhaite consolider la coopération en matière d'économie, de sécurité et de lutte contre l'immigration clandestine.
Cet "accord de partenariat stratégique représente le début d'une nouvelle ère" dans les relations entre l'Irak et le Royaume-Uni, s'est félicité le dirigeant irakien. Il a évoqué des discussions dédiées aux "relations sécuritaires", pour préparer le retrait d'Irak d'une coalition internationale antijihadistes, qui doit débuter dès septembre 2025.
Il s'exprimait dans l'avion le conduisant dans la capitale britannique, où il doit rencontrer mardi le roi Charles III, son homologue Keir Starmer, ainsi que des représentants de grandes entreprises britanniques.
Un communiqué du Premier ministre britannique évoque lui un ambitieux programme d'exportations qui s'élèveront à 12,3 milliards de livres sterling (plus de 14 milliards d'euros) - soit "dix fois le volume des échanges commerciaux effectués l'année dernière entre le Royaume-Uni et l'Irak", pays aux immenses richesses pétrolières.
M. Starmer a salué "une nouvelle ère dans la coopération entre le Royaume-Uni et l'Irak qui apportera des avantages mutuels, du commerce à la défense."
Les deux dirigeants vont aussi "entamer les discussions" concernant un "nouvel accord sur des retours de migrants", dévoilé fin novembre dans le but de "soutenir la lutte contre l'immigration illégale et renforcer les frontières du Royaume-Uni", selon le communiqué britannique.
"Une fois entériné, l'accord garantira que ceux qui n'ont pas le droit d'être au Royaume-Uni pourront être renvoyés rapidement", selon le communiqué britannique, qui évoque des exportations d'équipements d'une valeur de 66,5 millions de livres sterling (plus de 79 millions d'euros) pour "renforcer les frontières de l'Irak et démanteler les gangs" de passeurs.
Dans la continuité de ses prédécesseurs conservateurs, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a fait de la réduction de l'immigration illégale, comme légale, une de ses priorités.
"Coopération sécuritaire"
"Il y aura également un communiqué commun concernant la coopération sécuritaire" bilatérale, a encore dit M. Soudani à l'AFP, évoquant les nouvelles "dispositions" prises par son pays en vue de "la fin de mission de la coalition internationale".
Dans un contexte régional explosif, alimenté par la guerre dans la bande de Gaza entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien, des groupes armés irakiens pro-iraniens avaient lancé à l'hiver 2023 des dizaines de frappes de drones et de tirs de roquettes contre les militaires de la coalition internationale emmenée par Washington - dont le Royaume-Uni fait partie tout comme la France.
Pour éviter une escalade des violences sur le territoire irakien, le Premier ministre, porté au pouvoir par d'influents partis pro-iraniens, avait entamé avec Washington des discussions sur l'avenir de la coalition, également présente en Syrie voisine pour lutter contre les jihadistes du groupe État islamique (EI).
Concernant l'Irak, les conseillers militaires étrangers de la coalition devront commencer dès septembre 2025 à se retirer des bases militaires de l'Irak fédéral. Une deuxième phase de retrait, qui doit débuter en septembre 2026, concernera les forces de la coalition déployées au Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.
Avec AFP
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