“Cilama” de Hady Zaccak, mémoire de Tripoli, sacré au Caire
Capture d'écran, “Cilama” de Hady Zaccak. ©Ici Beyrouth

Le Festival de l'innovation arabe, dans le cadre de la compétition des longs métrages au Caire, a décerné le prix du Meilleur réalisateur à Hady Zaccak pour son film Cilama, représentant fièrement le Liban. Cilama sera projeté au Metropolis Cinema le 14 janvier à 19h, dans le cadre de Doc Screens – Écrans du réel.

Il n’est pas étonnant que Hady Zaccak ait remporté le prix du Meilleur réalisateur lors de la première édition du Festival de l'innovation arabe, dans le cadre de la compétition des longs métrages au Caire, en Égypte. Le réalisateur est connu pour avoir remporté plusieurs récompenses à l’échelle internationale pour ses documentaires précis, minutieusement élaborés et parfaitement ciblés. Cet hommage reflète la reconnaissance internationale croissante du réalisateur, une reconnaissance sans faille qui perdure dans le temps.

À travers 1.000 images et 40 voix, Cilama donne vie à la mémoire collective de Tripoli et à sa relation unique avec le “Cilama”, terme local désignant le cinéma. Le film ouvre grand les portes à un monde d’amour, de guerre, de dialogue, de débuts et de fins, où le grand écran sert de témoin intemporel à l’histoire et à l’esprit de la ville.

La petite histoire dans la grande histoire des peuples et des êtres meublent les films de Hady Zaccak. Ses deux derniers films, Ya Omri (2017) et Cilama (2024), se distinguent par une touche poétique qui, sans être absente des précédents, y est plus discrète. Elle s’approche plus de l’être et de l’âme, et consiste en une mise à nu sur grand écran. Ya Omri mettait en lumière le poétique, le sensible et l’universel, en hommage à la grand-mère de Hady Zaccak. Quant à Cilama, c’est un hommage à la ville de Tripoli, à ses anciens cinémas et aux histoires personnelles de ses habitants, imbriquées dans la grande histoire du pays. Cependant, l’élément percutant de ce dernier, ce sont les photos, sublimes, qui envahissent l’écran. Les personnages semblent prêts à en sortir pour nous parler. Le tout entrecoupé de séquences de films anciens qui racontent des histoires aussi bien personnelles que cinématographiques.

Hady Zaccak réussit un équilibre entre le narrateur, l’homme face à la finitude des films et de la vie, et le réalisateur, qui s’agrippe à recoller les bouts de mémoire. Il maîtrise à la perfection la technique de la narration en suivant différents fils conducteurs: l’histoire de la ville, du cinéma, des salles de cinéma désertées et sa propre histoire en tant qu’être humain, témoin et cinéaste à la fois. Il est spectateur de cette époque qu’il relate au fil de son archivage, conscient de l’urgence de capter les images, les visages et les souvenirs face au temps qui passe. Puisse-t-il continuer à nous raconter des histoires.

Cilama de Hady Zaccak sera projeté le 14 janvier, à 19h, au cinéma Metropolis, dans le cadre de Doc Screens – Écrans du réel.

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