Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, se rendra samedi en Syrie pour sa première visite officielle depuis la prise du pouvoir par une coalition dirigée par des islamistes, a indiqué vendredi son bureau de presse à l'AFP. Il sera accompagné du ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib.
“La visite du chef du gouvernement intervient en réponse à l'invitation que lui a adressée Ahmad el-Chareh”, le nouveau dirigeant syrien, a précisé cette source.
M.Mikati s'était entretenu au téléphone avec M. Chareh le 3 janvier, peu après l'imposition par les nouvelles autorités syriennes de restrictions à l'entrée des Libanais dans le pays voisin. La Syrie avait imposé ces restrictions à la frontière terrestre après ce que l'armée libanaise a décrit comme un accrochage frontalier avec des Syriens armés.
La frontière est du Liban avec la Syrie est poreuse et connue pour être une zone de contrebande.
Auparavant, les Libanais étaient autorisés à entrer en Syrie sans visa, munis seulement de leur passeport ou de leur carte d'identité.
La visite de M. Mikati sera la première d'un officiel libanais depuis la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre. Le nouveau dirigeant syrien a assuré que son pays n'allait plus exercer “une ingérence négative” au Liban et qu'il respecterait la souveraineté du pays voisin.
Cette visite du chef de l’Exécutif à Damas intervient au lendemain de l’élection à la présidence du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun.
Dans son discours prononcé devant les députés au Parlement jeudi, le nouveau chef de l’État s’est penché sur les relations syro-libanaises. Il s’est, dans ce contexte, engagé à “entamer dialogue sérieux et respectueux avec l'État syrien afin de résoudre toutes les questions en suspens, notamment celles concernant le respect de la souveraineté et de l'indépendance des deux pays; le contrôle des frontières dans les deux directions; l’ingérence dans les affaires internes du pays; ainsi que le dossier des disparus et la question des réfugiés syriens, cette dernière ayant des implications existentielles pour le Liban”.
Il a, en outre, indiqué qu’il entend “collaborer avec la Syrie et la communauté internationale pour résoudre cette crise, loin des propositions racistes ou des approches négatives” et qu’il “travaillera avec le gouvernement à venir et le Parlement pour mettre en place un mécanisme clair, immédiatement applicable, qui permettra à ces réfugiés de retourner dans leur pays”.
La Syrie a été pendant trois décennies une force politique et militaire dominante au Liban, où elle est intervenue pendant la guerre civile de 1975-1990 et où de nombreux assassinats de personnalités politiques lui sont imputés.
Elle a retiré ses troupes en 2005 sous la pression internationale, après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Avec AFP
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