Pour un président antithèse du mini-État destructeur 
©Al-Markazia

Le camp des mollahs iraniens et leurs acolytes locaux en viennent à faire de l’excès de zèle en termes d’intimidation, de menaces et de politique coercitive. Ils prennent du plaisir à crâner publiquement, à se cantonner dans une attitude de déni, en affirmant haut et fort que la “résistance” est toujours là, qu’elle reste “forte”, et qu’elle s’emploie à se redonner rapidement une nouvelle vie. À les entendre parler et à voir leurs partisans se comporter avec la plus grande des arrogances, on croirait que les développements à portée hautement stratégique de ces derniers mois, qui ont décapité et profondément ébranlé le Hezbollah au Liban, quasiment brisé le Hamas à Gaza et provoqué de façon spectaculaire la chute, comme un château de cartes, du clan Assad en Syrie, n’étaient que des incidents isolés et passagers, sans grande conséquence!

Dernière en date de cette gesticulation politico-médiatique: la mobilisation des partisans du Hezbollah qui, par dizaines, ont paradé à la fin de la semaine dernière, de manière intempestive et bruyante, à bord de leurs traditionnelles mobylettes, dans la banlieue sud et sur la route de l’aéroport, pour protester contre la volonté de l’autorité sécuritaire de l’AIB de fouiller un avion iranien “civil”, relevant – détail important – des Gardiens de la révolution iranienne… Quelques jours auparavant, les fidèles du parti pro-iranien s’étaient livrés à un étalage de force, non moins intempestif, sur la voie publique dans un quartier populaire de la capitale lors des obsèques d’un membre de la formation.

Que ce soit par des actions inconvenantes dans les rues ou par des postures délibérément belliqueuses, la tête de pont des Pasdaran sur l’échiquier libanais ne rate aucune occasion de chercher à réaffirmer sa présence tentaculaire et pesante à plus d’un égard. Et, de manière concomitante, des indiscrétions sont filtrées à la presse au sujet des efforts de redressement milicien et politique entrepris à plus d’un niveau, avec comme bruit de fond les déclarations agressives de dirigeants iraniens qui rappellent avec insistance leur détermination à poursuivre leur combat contre le camp occidental… jusqu’au dernier Libanais.

La petite histoire nous dira sans tarder si toute cette gesticulation multidirectionnelle a pour finalité de focaliser désormais sur le seul front interne l’action partisane en vue de vulgaires enjeux de pouvoir, ou si elle a plutôt pour but de relancer de chimériques opérations guerrières contre Israël sur la voie sans cesse perdue et constamment introuvable de Jérusalem! À l’échelle exclusivement libanaise, l’un ou l’autre de ces deux cas de figure devrait entraîner des choix primordiaux au plan local, notamment au niveau de la présidentielle qui se trouve aujourd’hui face à l’échéance cruciale du 9 janvier, date de la séance parlementaire électorale convoquée par le chef du législatif.

À l’aune du nouvel ordre qui émerge dans la région et de ses conséquences directes moyen-orientales, dont notamment la relance du comportement déstabilisateur et subversif du régime des mollahs de Téhéran, et après le cataclysme économique, financier, social, politique, institutionnel et militaro-sécuritaire dont pâtissent les Libanais depuis 2019, le pays se doit impérativement de se doter d’un président de la République sage et rassembleur, certes, mais sachant, surtout, faire preuve, en priorité, de fermeté, de courage politique, de détermination dans le rétablissement de la crédibilité et de la souveraineté de l’État. Autant d’atouts dont le passage obligé est aussi un solide appui international sans faille afin de lutter efficacement contre le terrorisme international et les courants obscurantistes sectaires.

Plus que jamais, la population libanaise a besoin aujourd’hui d’un chef de l’État (dans toute l’acception du terme) qui ait une vision politique (souverainiste) claire, qui refuse de transiger sur le respect de l’autorité du pouvoir central, sur le monopole de la violence légitime, sur le rejet du mini-État milicien dont la survie et le renforcement nécessitent de saper les institutions étatiques et les secteurs vitaux du pays. Face au nouvel ordre régional et à la déliquescence généralisée qui frappe la scène locale, les Libanais ne peuvent plus se permettre des demi-mesures, des solutions de compromis, l’absence de courage politique… Ils ne peuvent plus se permettre la présence à Baabda d’un président qui serait tenté de concevoir la gestion du pays sous un angle essentiellement affairiste.

Le Liban n’est plus en mesure, au risque de disparaître, de tolérer un président qui accepterait de composer avec ceux dont la raison d’être est foncièrement l’antithèse de l’édification de l’État et de la sauvegarde des spécificités libanaises… La population n’a plus la possibilité de subir six nouvelles années de sabotage et de déconstruction, qui seraient facilités par la complicité d’un éventuel président “de compromis” qui, face aux idéologies et aux thèses transnationales, hésiterait à faire prévaloir, enfin, les fondamentaux souverainistes avec sagesse, mais surtout avec fermeté et détermination.            

 

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