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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, rencontre des représentants de la société civile syrienne à Damas le 3 janvier 2025. ©Photo par Omar Haj Kadour / AFP

Le ministre français des Affaires étrangères a jugé dimanche "essentiel qu'aucune puissance" ne profite du changement de régime à Damas pour affaiblir la Syrie, tandis que son homologue syrien a entamé une visite officielle au Qatar.

"La Syrie aura évidemment besoin d'aide, mais il est essentiel qu'aucune puissance étrangère ne vienne, comme l'ont fait trop longtemps la Russie et l'Iran, sous prétexte de soutenir des autorités ou de soutenir la Syrie (…), l'affaiblir encore", a déclaré à la radio privée RTL Jean-Noël Barrot.

"L'avenir de la Syrie appartient aux Syriens. De ce point de vue-là, l'objectif de souveraineté affiché à la fois par l'autorité de transition, mais aussi par les représentants de la société civile et des communautés que nous avons rencontrés est sain", a-t-il ajouté.

M. Barrot est de retour de Damas où il s'est entretenu vendredi, en compagnie de son homologue allemande Annalena Baerbock, avec le nouveau dirigeant syrien, l'islamiste Ahmad el-Chareh.

Son ministre des Affaires étrangères, Assaad el-Chibani, a entamé dimanche une visite officielle au Qatar, sa première dans cet État du Golfe depuis l'éviction du président Bachar el-Assad il y a près d'un mois, selon l'agence de presse syrienne.

Le Qatar a été le deuxième pays, après la Turquie, à avoir officiellement annoncé la réouverture de son ambassade dans la capitale syrienne depuis l'arrivée au pouvoir, le 8 décembre, d'une coalition de groupes armés menée par les islamistes de HTS (Hay'at Tahrir al-Sham).

M. Chibani avait fait savoir vendredi qu'il se rendrait aussi aux Émirats arabes unis et en Jordanie, après son premier voyage officiel à l'étranger, cette semaine, en Arabie saoudite.

La Syrie a "besoin d'un redressement économique. Il faut se représenter que le PIB, la richesse produite par la Syrie, a été divisé par cinq en 10 ans. Il faut se représenter que 50% des infrastructures ont été détruites sous l'empire de Bachar el-Assad", a fait valoir le chef de la diplomatie française.

Quant aux sanctions internationales qui pèsent sur la Syrie, certaines "n'ont pas vocation à être levées, celles qui en particulier touchent au régime de Bachar el-Assad et à ses dirigeants", a-t-il affirmé.

"Il y en a d'autres qui pourraient être levées assez rapidement, et notamment celles qui entravent l'accès de l'aide humanitaire aux populations syriennes", a-t-il précisé.

"Pour le reste, c'est une discussion que nous avons initiée avec nos partenaires européens et qui dépendra du rythme par les autorités syriennes de transition, de la prise en compte de nos intérêts et en particulier de nos intérêts de sécurité".

Avec AFP

 

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