Profitant de la commémoration du cinquième anniversaire de l’assassinat de l’ancien chef de la Force Al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution islamique, et de son lieutenant irakien, Abou Mehdi el-Mouhandis, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a une fois de plus brandi le slogan de “la victoire de la résistance contre Israël” en soulignant que cette résistance n’a pas été éliminée.
Il a surtout mis en avant le “désir” du Hezbollah “d'élire un président de la République sur la base d'un consensus entre les blocs parlementaires et dans le cadre de sessions ouvertes, afin d'ouvrir une nouvelle page pour le Liban”. Il a estimé qu'un nouveau président marquerait “une nouvelle période positive menant à la stabilité et à l’unité nationale, en vue de reconstruire le pays”.
Cependant, l’ensemble de son discours allait dans le sens contraire, puisque Qassem est resté attaché à une évaluation subjective de la situation issue de la guerre entre le Hezbollah et Israël. Contradiction à l’appui: malgré la soi-disant “victoire” du Hezbollah, il a sollicité l’intervention de l’État pour maintenir le statu quo, basé sur l’accord de cessez-le-feu conclu avec Israël le 27 novembre 2024.
Posant sa question rhétorique immuable – “La résistance n’est-elle pas forte et dissuasive?” – Qassem a exprimé une évaluation subjective du cessez-le-feu auquel le Hezbollah a adhéré. “Malgré les destructions massives et l'agression criminelle israélienne, un accord a été conclu: l'ennemi a demandé un cessez-le-feu, et nous avons accepté ce cessez-le-feu”, a-t-il déclaré. Il a insisté: “Grâce à la résistance, à sa force et à sa fermeté, l’ennemi a été contraint de demander un cessez-le-feu.”
Dans cette même logique, Qassem a souligné à plusieurs reprises la pérennité de la résistance. “La résistance se poursuivra”, a-t-il affirmé, refusant que le Liban soit soumis à un sort similaire à celui de la Syrie. “Israël a occupé une zone du Golan qui fait une fois et demie la superficie de Gaza. Il s’y promène à sa guise… Ce qui s'est passé en Syrie aurait pu se produire au Liban s'il n'y avait pas eu la résistance.”
Qassem a nié que le Hezbollah soit lié par les termes de l’accord du cessez-le-feu, notamment en ce qui concerne la durée de soixante jours ou la zone d’action du parti: “Il revient au commandement de la résistance de décider du moment de la riposte, de la méthode et des armes utilisées à cet escient… Rien ne nous oblige à patienter au-delà ou en-deçà des soixante jours (spécifiés par l’accord du cessez-le-feu).”
Il a également rejeté les critiques à l’encontre du Hezbollah, de sa performance militaire défaillante et des conséquences désastreuses de sa décision unilatérale de confronter Israël, en les réfutant par des arguments tendancieux: “La résistance est une foi et non des armes”; “Les dégâts matériels peuvent être indemnisés”; “Cette guerre représente une renaissance pour le Liban”.
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