Syrie: près de 300 arrestations parmi des fidèles de l'ancien pouvoir
Des combattants affiliés à la nouvelle administration syrienne montent la garde dans les rues de la ville côtière occidentale de Lattaquié, le 26 décembre 2024. ©Aaref WATAD / AFP

Près de 300 personnes ont été arrêtées en quelques jours en Syrie par les forces de sécurité des nouvelles autorités, a indiqué dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dans le cadre d'opérations de sécurité contre les "milices" de Bachar el-Assad.

Sans donner de chiffres, l'agence de presse officielle Sana a rapporté, jeudi et samedi, des "arrestations" visant "des membres des milices d'Assad", dans la province de Hama ou celle de Lattaquié, sur la côte ouest, où une opération a permis la saisie "d'armes et de munitions".

Les forces de sécurité du nouveau pouvoir installé par des rebelles islamistes ont lancé jeudi une vaste opération contre les "milices" de Bachar el-Assad.

"En moins d'une semaine, près de 300 personnes ont été interpellées, à Damas et sa banlieue, dans les régions de Homs, Hama, Tartous, Lattaquié et même Deir Ezzor", a indiqué dimanche à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

Parmi les interpellés figurent "des informateurs des anciens services de sécurité du régime, des hommes armés fidèles au régime et pro-iraniens, des militaires et des officiers de grades inférieurs, dont il est avéré qu'ils ont commis des meurtres et des actes de torture", a assuré M. Abdel Rahmane, dont l'organisation dispose d'un vaste réseaux de sources à travers la Syrie.

"La campagne est toujours en cours, mais aucune personnalité notoire n'a été interpellée", a-t-il dit, à l'exception du général Mohammed Kanjo Hassan, chef de la justice militaire sous Bachar el-Assad ayant acté selon des militants des milliers de condamnations à mort à l'issue de procès expéditifs contre des détenus de la prison de Saydnaya.

Evoquant des vidéos sur les réseaux sociaux montrant des hommes armés maltraitant des hommes interpellés, voire une exécution sommaire, M. Abdel Rahmane a affirmé que "certains individus --dont des informateurs-- ont été interpellés et tués immédiatement, ce qui est totalement inacceptable".

L'AFP n'était pas en mesure d'authentifier dans l'immédiat ces images de manière indépendante.

Les arrestations des forces de sécurité se déroulent "avec la coopération des populations" locales, selon M. Abdel Rahmane.

Au terme d'une offensive fulgurante, une coalition de rebelles armés dominée par des islamistes est entrée le 8 décembre dans Damas, poussant l'ancien président à la fuite, marquant la fin de plus de 50 ans de règne sans partage du clan Assad.

Le nouveau chef des Renseignements généraux Anas Khattab a promis samedi un plan de restructuration de tout l'appareil sécuritaire, décriant "l'injustice et la tyrannie de l'ancien régime, dont les agences sécuritaires ont semé la corruption et infligé des supplices" au peuple.

 

Avec AFP

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