Tous les regards se tournent vers Riyad, dans l’attente des résultats des discussions entre le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, et les responsables saoudiens.
Jeudi, le général Aoun a eu un entretien avec le ministre saoudien de la Défense en présence du nouveau responsable du dossier libanais, le prince Yazid ben Farhane.
Alors que les Libanais scrutent de près les répercussions potentielles de cette visite sur le dossier présidentiel, nos confrères de Houna Loubnan ont rappelé qu’au cours du récent déplacement du président français, Emmanuel Macron, en Arabie saoudite, début décembre, le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, a promis de débloquer les trois milliards de dollars destinés à l’armée libanaise. Ces fonds avaient été promis en 2013 et le contrat, signé en 2014 à Paris, stipulait que la France fournirait des armes pour renforcer l’armée libanaise.
Toutefois, cette aide avait été conditionnée au respect de l'accord franco-américain sur le cessez-le-feu, à la mise en œuvre complète de la résolution 1701 de l’ONU, ainsi qu’à l’exercice par l’armée libanaise de sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.
De son côté, le quotidien Al-Liwaa a estimé que la visite du général Aoun à Riyad s’inscrit dans le cadre d’une préparation sérieuse, par les acteurs internationaux, de l’élection présidentielle prévue lors de la réunion parlementaire du 9 janvier.
Cette démarche contraste avec les manœuvres de certains partis politiques libanais qui tentent de retarder ou de manipuler ce processus constitutionnel et national, dans une tentative claire d’entraver l’ouverture de la voie entre Yarzé (quartier général de l’armée) et Baabda (palais présidentiel).
Par ailleurs, le bloc parlementaire du Rassemblement démocratique a annoncé publiquement, mercredi dernier, son soutien à la candidature du commandant en chef de l'armée à la présidence. Ragy el-Saad, député d’Aley, a souligné le même jour que le général Joseph Aoun “est la personnalité la plus qualifiée pour diriger la nation en cette phase délicate”. Cette décision “découle de notre conviction profonde de la nécessité de libaniser cette échéance”, peut-on lire sur son compte X.
Joseph Aoun, figure respectée et pilier de la stabilité nationale, avait déjà reçu des soutiens lors de la dernière séance électorale en juin 2023. Il reste désormais à attendre la prochaine séance électorale le 9 janvier prochain. Le Hezbollah, qui n’est pas favorable à l’arrivée d’une personnalité aussi forte que Joseph Aoun à la présidence, prendra-t-il une nouvelle fois le pays en otage?
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