Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, a exprimé le soutien de son pays à la reconstruction de la Syrie lors d'un entretien lundi à Damas avec le nouveau dirigeant syrien, Ahmad al-Chareh, a rapporté la télévision d'État jordanienne.
Ayman Safadi est le premier haut responsable jordanien à se rendre en Syrie, depuis la chute de Bachar al-Assad dil y a deux semaines au terme d'une offensive fulgurante d'une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hay’at Tahrir al-Sham (HTS).
Selon la chaîne Al-Mamlaka, Ayman Safadi a évoqué avec les nouvelles autorités syriennes des opportunités de collaboration dans divers domaines, tels que le commerce, la gestion des frontières, l'aide humanitaire, les interconnexions électriques et la sécurité.
M. Safadi a exprimé son soutien à "un gouvernement qui représente toutes les tendances en Syrie", ainsi qu'à "une nouvelle constitution", ajoutant que "les pays arabes étaient d'accord pour soutenir la Syrie à ce stade sans aucune ingérence extérieure".
La Jordanie, qui borde la Syrie au sud, a accueilli début décembre un sommet au cours duquel de hauts diplomates arabes, turcs, européens et américains ont appelé à une transition inclusive et pacifique après des années de guerre civile, déclenchée en 2011 après la répression sanglante de manifestations prodémocratie par le pouvoir syrien.
La Jordanie accueille quelque 680.000 réfugiés syriens qui sont enregistrés auprès du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés, mais Amman affirme avoir reçu environ 1,3 million de déplacés depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, plus de 7.000 Syriens sont rentrés chez eux depuis les frontières jordaniennes, avait annoncé jeudi le ministère jordanien de l'Intérieur.
Au cours des dernières années, la Jordanie a affirmé faire face à un trafic de drogue devenu "plus organisé" à travers la frontière syro-jordanienne, avec la protection de groupes armés.
La stabilité de la Syrie permettrait au royaume de "garantir la sécurité à ses frontières", a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement jordanien Mohamed Moumani, ajoutant que son pays se "rangeait du côté de la volonté du peuple syrien frère".
La Jordanie, qui partage 375 kilomètres de frontière avec son voisin, a annoncé à plusieurs reprises des opérations à la frontière syrienne contre le trafic d'armes et de drogues, notamment le captagon.
Avec AFP
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