Les États-Unis n'offrent plus de récompense pour l'arrestation du nouveau dirigeant syrien
Le chef du groupe islamiste syrien Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), qui a dirigé une offensive rebelle éclair pour arracher Damas au contrôle du gouvernement, Abou Mohammed al-Jolani, s'adresse à une foule à la mosquée des Omeyyades, symbole de la capitale, le 8 décembre 2024. ©Aref TAMMAWI/AFP

Les États-Unis ont annoncé vendredi ne plus offrir de récompense pour l'arrestation du nouveau dirigeant syrien Ahmad el-Chareh, après avoir reçu des "messages positifs" lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas depuis la chute de Bachar el-Assad.

Barbara Leaf, la haute diplomate américaine à la tête de cette délégation vendredi à Damas, a aussi souligné qu'elle s'attendait à ce que l'Iran ne joue plus "aucun rôle" dans le pays et a appelé à un cessez-le-feu entre Kurdes et proturcs à Kobané, dans le nord du pays.

"Sur la base de notre discussion, je lui (Ahmad el-Chareh) ai dit que nous abandonnions l'offre de récompense (…) en vigueur depuis quelques années", a-t-elle annoncé.

En 2017, le FBI avait annoncé qu'il offrirait une récompense de 10 millions de dollars pour toute information qui mènerait à l'arrestation de Ahmad el-Chareh, de son nom de guerre Abou Mohammad al-Jolani.

Il est le chef du groupe islamiste radical Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), toujours classé comme "terroriste" par plusieurs pays, dont les États-Unis. Son groupe a mené la coalition rebelle qui a renversé Bachar el-Assad.

HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme et cherche à rassurer sur sa capacité à relancer le pays, après une guerre civile de près de 14 ans.

"Nous avons accueilli favorablement les messages positifs et nous veillerons à ce que des progrès soient accomplis (…) avec des actions et pas seulement des paroles. J'ai également souligné l'importance de l'inclusion et d'une large consultation en cette période de transition", a indiqué Mme Leaf, qui a affirmé que c'était la première visite de diplomates américains en Syrie depuis 2012.

Cette responsable du Moyen-Orient au Département d'État a précisé qu'elle avait fait part à El-Chareh de la "nécessité cruciale de veiller à ce que les groupes terroristes ne puissent pas constituer une menace à l'intérieur de la Syrie ou à l'extérieur, y compris pour les États-Unis et nos partenaires dans la région".

Il "s'est engagé à le faire", a-t-elle assuré, indiquant qu'il lui était "apparu comme pragmatique".

Rôle de l'Iran

Mme Leaf a aussi dit s'attendre à ce que l'Iran ne joue "aucun rôle" dans la nouvelle Syrie, déclarant : "Si je me fie à ce qu'il se passe aujourd'hui, l'Iran ne jouera aucun rôle, et il ne devrait pas en jouer".

L'Iran était l'un des principaux alliés de Bachar el-Assad.

La diplomate américaine a par ailleurs appelé à un cessez-le-feu entre les combattants pro-turcs et les Kurdes syriens autour de la ville emblématique de Kobané, dans le nord de la Syrie.

"Nous travaillons énergiquement, en discutant avec les autorités turques ainsi qu'avec les FDS (Forces démocratiques syriennes, menées par les Kurdes syriens). Nous pensons que la meilleure solution est un cessez-le-feu autour de Kobané".

Avec AFP

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