Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Massoud Pezeshkian ont appelé jeudi à l'unité de la Syrie après la chute du président syrien Bachar al-Assad, lors d'un sommet des pays musulmans au Caire auxquels tous deux participent.
La Turquie a toujours soutenu l'opposition à Assad, contrairement à l'Iran, un soutien d'Assad.
Dans son discours, M. Erdogan, dont c'est le deuxième déplacement en Égypte cette année, a appelé à la réconciliation en Syrie, ainsi qu'à "la restauration de l'intégrité territoriale et de l'unité de la Syrie".
Il a exprimé l'espoir de "l'instauration d'une Syrie débarrassée du terrorisme", faisant allusion notamment aux séparatistes kurdes du PKK, combattus par Ankara, et où "toutes les communautés religieuses et tous les groupes ethniques vivraient côte à côte en paix".
Le président iranien a pour sa part souligné que "depuis plus de quatorze mois, la région du Moyen-Orient, en particulier Gaza et le sud du Liban, et désormais (...) la Syrie, est la cible d'attaques massives de la part du régime usurpateur israélien".
"Il est de notre devoir religieux, juridique et humain de prévenir de nouveaux dommages (...) en prenant des mesures pratiques et immédiates", a-t-il dit.
En marge du sommet, M. Pesehkian a déclaré que l'Iran "soutient tout accord palestino-palestinien acceptable pour le peuple palestinien et recueillant le consensus de tous les groupes palestiniens".
"Faire pression sur le régime (sioniste) pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza et mettre fin aux attaques contre le Liban et la Syrie devraient être la priorité morale et humanitaire des pays de la région et des membres de l'organisation D-8", a-t-il ajouté, cité par la télévision iranienne.
En Syrie, il a appelé à une participation inclusive de tous les groupes au futur gouvernement ainsi que "le respect des différentes croyances et religions".
Outre la Turquie et l'Iran, le groupe des huit principaux pays musulmans en développement, créé en 1997 et connu sous le nom de D-8 ou Developing-8, regroupe le Nigeria, le Pakistan, le Bangladesh, l'Indonésie et la Malaisie.
Le sommet du Caire a été l'occasion d'une rencontre entre le président par intérim du Bangladesh, Muhammad Yunus avec le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif.
M. Yunus a dit vouloir résoudre les différends en suspens depuis la séparation sanglante de son pays du Pakistan en 1971 et "avoir accepté de renforcer les relations" bilatérales, au risque de mettre à l'épreuve les relations déjà glaciales avec l'Inde.
Les liens entre Dacca et New Delhi sont distendus depuis le renversement en août de la dirigeante bangladaise Sheikh Hasina qui était soutenue par l'Inde où elle a trouvé refuge en exil.
Une session spéciale du sommet sera consacrée à Gaza et au Liban.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, présent, a exhorté la communauté internationale à adopter "une norme unique de justice" et à garantir qu'Israël "soit tenu responsable et puni pour les violations du droit international" à Gaza, au Liban et en Syrie.
Le sommet marque la première visite d'un président iranien en Égypte depuis février 2013.
Les relations entre l'Égypte et l'Iran sont tendues depuis des décennies, mais les contacts diplomatiques se sont intensifiés récemment avec l'arrivée au pouvoir d'un président réformateur.
Avec AFP
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