Gaza: Un journaliste d'Al Jazeera tué lors d'une frappe israélienne
Les photos de Shireen Abu Akleh, journaliste d'Al Jazeera, sont accrochées à la façade du bâtiment abritant les bureaux de la chaîne de télévision à Ramallah, en Cisjordanie occupée. ©Jaafar Ashtiyeh / AFP

Une frappe israélienne sur Gaza a tué un journaliste d'Al Jazeera dimanche, a rapporté la chaîne basée au Qatar, dans le cadre de la guerre qui se poursuit dans le territoire palestinien entre Israël et le Hamas.

“Le caméraman d'Al Jazeera, Ahmed el-Louh, a été tué aujourd'hui, dimanche, dans un bombardement israélien”, a indiqué le site Internet en langue arabe de la chaîne, précisant que la frappe avait visé le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

Le porte-parole de l'agence de défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a confirmé que M. Louh avait été tué dans la frappe sur le camp de Nousseirat, qui a également coûté la vie à trois membres de l'agence de sauvetage de M. Bassal.

M. Bassal a déclaré à l'AFP qu'un avion de guerre avait “pris pour cible le site de la défense civile dans le camp de Nousseirat”.

Contactée par l'AFP pour un commentaire, l'armée israélienne a déclaré qu'elle “examinait les rapports”.

Depuis le début de la guerre sur le territoire palestinien, le 7 octobre de l'année dernière, Al Jazeera n'a cessé de diffuser des reportages sur le terrain concernant les effets de la campagne israélienne.

Depuis avant la guerre, la chaîne mondiale est au centre d'une querelle de longue date avec le gouvernement israélien, qui a accusé à plusieurs reprises les journalistes d'Al Jazeera d'entretenir des liens avec le Hamas ou son allié, le Jihad islamique.

Al Jazeera a farouchement nié ces accusations et a déclaré qu'Israël ciblait systématiquement ses employés dans la bande de Gaza.

M. Louh est le cinquième journaliste d'Al Jazeera à être tué depuis le début de la guerre à Gaza, et le bureau de la chaîne dans le territoire a été bombardé.

En septembre, les forces israéliennes ont effectué un raid sur le bureau d'Al Jazeera en Cisjordanie. L'armée israélienne a déclaré que le bureau de Ramallah avait été “utilisé pour inciter à la terreur” et “soutenir des activités terroristes”.

Al Jazeera a qualifié le raid israélien d'”acte criminel” et d'atteinte à la liberté de la presse.

En avril, le parlement israélien a adopté une loi autorisant l'interdiction des émissions des médias étrangers jugées préjudiciables à la sécurité de l'État.

Sur la base de cette loi, le gouvernement israélien a approuvé le 5 mai la décision d'interdire à Al Jazeera d'émettre depuis Israël et de fermer ses bureaux.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé à New York, a déclaré dimanche que la guerre entre Israël et le Hamas “a fait payer un tribut sans précédent aux journalistes de Gaza”.

L'organisme de surveillance a déclaré que les enquêtes préliminaires du CPJ montraient qu'au moins 137 journalistes et travailleurs des médias avaient été tués à Gaza, en Cisjordanie, en Israël et au Liban depuis le 7 octobre 2023.

Avec AFP

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