Berlin et Paris ont haussé le ton face aux ingérences en Syrie après la chute de Bachar al-Assad dimanche, appelant à la retenue et au respect de l'intégrité territoriale syrienne, tandis que les initiatives israéliennes et turques dans la région suscitent des inquiétudes.
La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a exhorté mercredi la Turquie et Israël à éviter des actions susceptibles de compromettre la transition pacifique en Syrie.
"Si nous voulons une Syrie pacifique, l'intégrité territoriale du pays ne doit pas être remise en question, et les voisins, comme les gouvernements turc et israélien, qui font valoir des intérêts sécuritaires, ne doivent pas mettre en péril le processus par leurs actions", a-t-elle déclaré lors d'un point presse à Berlin.
Elle a insisté sur la nécessité de "promouvoir les développements positifs" en Syrie en collaboration avec les partenaires internationaux, tout en empêchant les "influences négatives".
Réaction française
Dans un contexte tendu, la France a également réagi à la récente incursion israélienne dans la zone tampon instaurée entre Israël et la Syrie.
Le ministère des Affaires étrangères a rappelé que "tout déploiement militaire dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie constitue une violation de l'accord sur le désengagement de 1974".
Paris appelle au "respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie" et insiste sur la préservation de la sécurité des forces des Nations unies (FNUOD) déployées dans cette zone depuis la guerre de 1973.
Israël justifie ses frappes en Syrie par la volonté d’empêcher que des sites militaires ne tombent aux mains de groupes terroristes.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a récemment ordonné la création d'une "zone exempte d'armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie", sans occupation permanente israélienne. Pourtant, selon des informations de l’ONU, les forces israéliennes occupent actuellement sept positions dans la zone tampon.
De son côté, Annalena Baerbock a critiqué les appels en Allemagne, notamment de l'extrême droite et des conservateurs, à rapatrier les réfugiés syriens dès la chute du régime Assad.
"Il est étrange que ceux qui, il y a quelques semaines, plaidaient pour une normalisation des relations avec Assad pour faciliter les expulsions, estiment maintenant que tout le monde peut rentrer chez soi", a-t-elle dénoncé, jugeant ces propos "irréalistes".
Avec près d’un million de réfugiés syriens sur son sol, l’Allemagne fait face à un vif débat sur leur avenir.
Ces tensions interviennent alors que la transition en Syrie, marquée par des interventions étrangères, reste fragile et sous le regard inquiet de la communauté internationale.
Avec AFP
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