Rojava, l'enclave kurde de Syrie sous protection américaine
Carte montrant les districts du nord de la Syrie. ©X

Les personnes d'origine kurde constituent la majorité de la population du nord-est de la Syrie. L'enclave kurde, connue sous le nom de Rojava, abrite environ 2 millions de Kurdes, ce qui en fait la plus grande minorité ethnique du pays.

Le Rojava regroupe trois cantons: Kobané au centre, Cizirê à l'est et Afrine à l'ouest. Ces cantons ont, par le passé, uni leurs efforts avec divers acteurs nationaux et internationaux pour repousser l'État islamique en Irak et en Syrie (EIIS).

La communauté kurde a été profondément impliquée dans la guerre civile syrienne et dans la lutte contre l'État islamique, qui ont respectivement débuté en 2011 et 2014. En 2015, les forces kurdes ont pris le contrôle des régions kurdes après le retrait des troupes gouvernementales syriennes.

Afin de gérer les territoires placés sous son autorité de facto, le Parti de l’union démocratique (PYD) a instauré une administration autonome. Cela a permis d’étendre son influence à de nombreux gouvernorats, tels que Hassaké, Deir Ezzor, Raqqa, ainsi qu’à d’autres régions.

La majorité des champs pétrolifères de la Syrie sont sous la juridiction de l'administration autonome, qui contrôle près de 25% du territoire syrien. Après l'échec des discussions entre les groupes kurdes du Mouvement pour la société démocratique, visant à créer le Conseil du Kurdistan de l'Ouest, l'administration autoproclamée a été fondée le 21 janvier 2014.

Un contrat social, surnommé le “Contrat social de la fédération démocratique de la Syrie du Nord”, est devenu la constitution de l'Administration autoproclamée. Depuis, l'enclave est désignée sous son nom kurde, Rojava.

Présence américaine

La résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une approche globale des enjeux à résoudre pour mettre fin à la guerre en Syrie et instaurer la stabilité, ainsi qu'une paix durable. Par conséquent, la coalition, dirigée par les États-Unis, a été formée pour combattre Al-Qaïda, contenir l'influence de la Russie, de la Turquie et de l'Iran et faire face aux menaces posées par les détenus et les vestiges de l'État islamique en Syrie.
Les États-Unis soutiennent actuellement les Forces démocratiques syriennes, dirigées par les Kurdes. Quelque 900 soldats américains seraient stationnés en Syrie depuis le mois d’août 2022, principalement déployés entre les champs pétrolifères de l'est du pays et le camp d'al-Tanf.

Les Turcs

Le blocus économique, les tentatives continues d'isolement international, l'opposition à la coopération des milices kurdes avec la coalition contre l'État islamique, ainsi que le soutien aux groupes islamistes hostiles à Rojava, sont les principaux fondements de la politique de la Turquie envers les Kurdes en Syrie.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui milite depuis longtemps pour l'autonomie kurde, est interdit en Turquie en raison de son statut d'organisation terroriste. Il est également perçu par la Turquie comme l'entité à l'origine de la création et de l'expansion des territoires kurdes autonomes en Syrie.

L'aspiration kurde à l'autonomie est en péril, alors que les rebelles soutenus par la Turquie ont envahi la Syrie et renversé le régime de Bachar el-Assad.

Le 1ᵉʳ décembre, ces combattants, se réclamant de l'Armée nationale syrienne et bénéficiant du soutien d'Ankara, ont commencé à prendre le contrôle de la région au nord-est d'Alep, y compris de la ville kurde de Tal Rifaat.
Tant qu'un ordre politique ne sera pas établi et qu'un nouveau gouvernement ne sera pas formé, il n'y aura pas de stabilité en Syrie. En attendant, les Kurdes, soutenus par les États-Unis, seront relativement en sécurité tant que des bases militaires américaines seront maintenues à Rojava.

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