Après la chute de Bachar el-Assad, la Syrie hérite d’une économie en lambeaux, marquée par des décennies de contrôle étatique et des salaires moyens avoisinant à peine quarante dollars par mois. L’avenir économique du pays semble désormais dépendre de la levée des sanctions américaines et occidentales, ainsi que d’un soutien financier de la communauté internationale. Ces sanctions ont malheureusement engendré des effets pervers, notamment le développement d’un marché noir contrôlé par le régime déchu.
Aux premières heures de l’après-Assad, le ministre syrien du Commerce, dans une interview accordée à la chaîne Al-Hadath, a souligné que l’approvisionnement en produits de première nécessité reste conditionné au retour des fonctionnaires à leurs postes, notamment à Damas, comme cela a été observé à Hama. Cependant, il s’est abstenu de prédire combien de temps la population pourrait subsister avec les ressources disponibles. Interrogé sur l’avenir de la monnaie nationale, il a déclaré que “le remplacement de la livre syrienne par une nouvelle monnaie dépend d’une décision politique”. Pour l’heure, les transactions sont effectuées en diverses devises, notamment la livre syrienne, la livre turque et le dollar.
Dans ce contexte, le ministre a insisté sur la nécessité de former un gouvernement de technocrates capable de gérer cette transition délicate, tout en reconnaissant le “retard technologique” dont souffre la Syrie par rapport à ses voisins arabes.
De son côté, le ministre syrien des Télécommunications a affirmé sur la chaîne Al-Arabiya que les services de télécommunications fonctionnent normalement dans tout le pays, avec un rétablissement de l’accès à Internet dans la ville de Hama. Il a également révélé avoir eu des discussions avec Abou Mohammed al-Joulani, commandant des forces rebelles syriennes.
Sur le plan monétaire, la livre syrienne a connu un effondrement sans précédent après la diffusion d’images provenant de Damas confirmant la chute du régime du président syrien Bachar el-Assad.
La valeur de la monnaie syrienne s’est effondrée face au dollar américain, enregistrant une baisse de 42% lors des transactions à Damas, atteignant un niveau historiquement bas. Actuellement, un dollar équivaut à 22.000 livres syriennes, selon le site “Syrie aujourd’hui”, spécialisé dans les taux de change.
Dans la ville d’Alep, la situation est encore plus critique, avec un dollar qui s’échange contre 36.000 livres syriennes, marquant une dévaluation de 64%.
Cette chute vertigineuse reflète l’aggravation de la crise économique et politique dans le pays et aura un impact majeur sur la vie quotidienne des citoyens.
Les défis pour reconstruire la Syrie, tant au niveau économique qu’institutionnel, s’annoncent colossaux, mais indispensables pour redonner à la population une stabilité longtemps attendue.
Biens publics
Les appels à épargner les biens publics se multiplient. D’ailleurs, Abou Mohammad al-Joulani a, dans un communiqué, exhorté ses combattants à ne pas s’approcher des institutions publiques à Damas qui restent sous contrôle de l’ex-Premier ministre jusqu’à une “passation officielle”. “À toutes les forces militaires dans la ville de Damas, il est totalement interdit de s’approcher des institutions publiques, qui resteront sous le contrôle de l’ancien Premier ministre jusqu’à la passation officielle”, lit-on dans le communiqué.
Commentaires