Appels à l’action: libération de libanais détenus dans les geôles syriennes
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La question des détenus libanais en Syrie a refait surface de manière inattendue jeudi, lorsque Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) a annoncé la libération des détenus de la prison de Hama, dont certains Libanais.

Cette révélation a donné lieu à la diffusion par Whatsapp et sur les réseaux sociaux d’une liste de noms de personnes arrêtées pendant la guerre du Liban (1975-1990).

Parmi les détenus libérés, Ali Hassan Ali, un homme de 65 ans originaire de Tashaa, dans le Akkar, disparu il y a 40 ans lors des événements de Tabbaneh, à Tripoli. Son identité a été confirmée par son frère et d’anciens détenus.

Les médias libanais ont rapporté vendredi que 622 détenus libanais restent emprisonnés en Syrie, certains depuis 35 à 40 ans. Parmi eux, Boutros Khawand, membre du bureau politique des Kataeb, enlevé en septembre 1992 par des hommes armés devant son domicile à Horch Tabet. Les familles, toujours pleines d’espoir, réclament des réponses.

Le Comité des familles des kidnappés et disparus au Liban a appelé le gouvernement libanais à vérifier d’urgence l’identité des prisonniers libanais libérés, et, le cas échéant, à œuvrer pour leur retour et à s’enquérir du sort de ceux qui sont toujours portés disparus. Une conférence de presse est prévue samedi, à 11h00, au Jardin Gibran Khalil Gibran à Beyrouth, pour aborder la question.

Parallèlement, le chef des Kataeb, le député Samy Gemayel, a exhorté le gouvernement libanais à donner la priorité à la découverte du sort des détenus, en particulier Boutros Khawand, et à agir rapidement pour rapatrier ceux qui ont été libérés.

“Les autorités libanaises doivent faire la lumière sur le sort de leurs citoyens. Elles ne doivent pas les abandonner après des années de négligence et de soumission au régime criminel syrien. Il est temps de clore ce dossier par respect pour eux et pour leurs familles qui endurent leur douleur depuis des décennies, a-t-il déclaré.

De son côté, Nidaa al-Watan a rapporté que le parti des Forces libanaises a établi des contacts indirects, via un médiateur, avec des factions armées en Syrie, leur demandant leur aide pour identifier les détenus libanais dans les prisons syriennes, dont des membres du parti, en particulier Boutros Khawand.

 

Efforts d’identification et de libération

Ali Abou Dehen, secrétaire du Comité des détenus libanais dans les prisons syriennes, a déclaré à Al-Quds al-Araby qu’il avait “contacté des révolutionnaires syriens, en Turquie et en France, affiliés à des factions de l’opposition, pour recueillir, le cas échéant, des informations sur l’identité de Libanais libérés de la prison centrale”. Cependant, M. Abou Dehen a précisé que “la plupart des détenus libanais se trouvent dans les prisons de Sednaya et Adra”.

Le secrétaire a également confié à Al-Markazya qu’il suivait de près les actions de l’opposition syrienne. Il a ainsi noté qu’elle avait non seulement libéré des détenus libanais, mais aussi des prisonniers politiques à Hama, décrivant l’événement comme une étape importante qui offre de l’espoir.

“Nous avons une autre image d’un détenu libanais qui était avec Ali, mais son identité n’a pas encore été confirmée. C’est un problème majeur. J’ai partagé sa photo sur les réseaux sociaux, mais personne n’a pu l’identifier jusqu’à présent”, a déclaré M. Abou Dehen, avant d’ajouter: “L’identité d’Ali Hassan Ali a été confirmée par son frère, qui a reconnu une ressemblance avec lui et avec leur oncle. C’est un signe prometteur.” 

Les autorités libanaises se sont abstenues de commenter. 

Lors d’une visite à Damas en 2008, l’ancien président Michel Aoun avait nié la présence de détenus libanais dans les prisons syriennes, affirmant qu’ils étaient “portés disparus”. Ses déclarations, combinées à des années d’inaction, ont suscité de vives critiques, certaines le qualifiant de “traître”.

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