Syrie: plus de 200 morts dans des affrontements entre soldats et jihadistes dans le nord
Des combattants militaires de l'ancienne organisation affiliée à Al-Qaïda, Hay’at Tahrir al-Sham (HTS), assistent à la prière du matin dans un stade en plein air, le premier jour de la fête musulmane Aïd al-Adha, qui marque la fin du pèlerinage à La Mecque, à Idlib, le 16 juin 2024. ©OMAR HAJ KADOUR / AFP

Un observatoire de guerre a rapporté jeudi que plus de 200 personnes, principalement des combattants, ont été tuées lors de combats après que des jihadistes et leurs alliés ont lancé une offensive majeure contre des zones contrôlées par le gouvernement dans le nord-ouest de la Syrie la veille.

Le bilan des batailles en cours "s'élève à 182 combattants, dont 102 membres de HTS", un groupe jihadiste, 19 issus de factions alliées "et 61 forces du régime et groupes alliés", selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

L'Observatoire, basé au Royaume-Uni, a déclaré que le groupe jihadiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) et des factions alliées avaient lancé une attaque surprise contre l'armée syrienne dans la province septentrionale d'Alep mercredi.

Le général de brigade de seconde classe Kioumars Pourhashemi, commandant au sein des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) et haut conseiller militaire iranien, a également été tué lors des affrontements militaires à Alep, selon les médias d'État iraniens.

L'Iran, qui soutient Assad depuis le début du conflit syrien il y a plus de dix ans, considère HTS comme une organisation "terroriste" liée à Israël.

Certains des affrontements, dans une zone entre les provinces d'Idlib et d'Alep, se situent à moins de 10 kilomètres au sud-ouest des abords de la ville d'Alep.

HTS, dirigé par l'ancienne branche d'Al-Qaïda en Syrie, contrôle de larges parties de la région d'Idlib et des morceaux voisins des provinces d'Alep, Hama et Lattaquié.

Un correspondant de l'AFP a rapporté de violents affrontements ininterrompus à l'est de la ville d'Idlib depuis mercredi matin, y compris des frappes aériennes.

Un communiqué militaire, relayé par l'agence de presse d'État SANA, a déclaré que "les organisations terroristes armées regroupées sous le soi-disant 'front terroriste Nusra', présentes dans les provinces d'Alep et d'Idlib, ont lancé une vaste attaque mercredi matin".

L'attaque, avec "des armes moyennes et lourdes, a ciblé des villages et des villes sûrs ainsi que nos sites militaires dans ces zones", a-t-il précisé.

L'armée "en coopération avec des forces amies" a affronté l'attaque "toujours en cours", infligeant "de lourdes pertes" aux groupes armés, selon le communiqué, qui n'a pas mentionné les pertes de l'armée.

Un axe stratégique

L'Observatoire a déclaré que HTS avait progressé dans la province d'Idlib, prenant le contrôle de Dadikh, Kafr Batikh et Sheikh Ali "après de violents affrontements avec les forces du régime sous couverture aérienne russe".

"Ces villages ont une importance stratégique en raison de leur proximité avec l'autoroute internationale M5", a indiqué l'observatoire, ajoutant que les factions, qui avaient déjà pris le contrôle de deux autres localités, tentaient de "couper l'autoroute internationale Alep-Damas".

L'Observatoire a également rapporté que "des avions de guerre russes ont intensifié leurs frappes aériennes", ciblant les environs de Sarmin et d'autres zones de la province d'Idlib, accompagnées de "forts tirs d'artillerie" et de roquettes.

Le conflit syrien a éclaté après la répression des manifestations anti-gouvernementales par le président Bachar al-Assad en 2011, et s'est transformé en un conflit complexe impliquant des armées étrangères et des jihadistes.

Il a fait plus de 500 000 morts, déplacé des millions de personnes et dévasté les infrastructures et l'industrie du pays.

La région d'Idlib est soumise à un cessez-le-feu -- fréquemment violé mais en grande partie respecté -- négocié par la Turquie et la Russie, alliée de Damas, après une offensive gouvernementale syrienne en mars 2020.

Avec AFP

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