Le président chinois, Xi Jinping, a appelé au développement de relations stratégiques avec Paris et Berlin, lors de deux entretiens qu’il a eus mercredi, avec son homologue français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, en marge du G20 à Rio de Janeiro.
Avec Emmanuel Macron, Xi Jinping a assuré que les relations franco-chinoises avaient une "importance stratégique unique". "J'ai l'intention de travailler avec vous pour approfondir la communication stratégique, renforcer une coopération mutuellement bénéfique et répondre ensemble à ces changements et défis", a affirmé le président chinois, qui a également abordé avec son homologue français, des questions en lien avec l’actualité internationale, notamment les guerres en Ukraine, à Gaza et au Liban.
Au début de leur rencontre, le président chinois a dit avoir relevé "plusieurs changements nouveaux, au cours des six derniers mois", au niveau international et que "plusieurs risques et défis" avaient "continué de croître".
"L'évolution future pourrait être plus incertaine et imprévisible" encore, a-t-il prévenu, d'après des propos rapportés par les médias d'État chinois.
M. Macron a affirmé dans ce contexte "partager" avec Xi Jinping "la volonté d'une paix durable" en Ukraine. Selon lui, cette paix doit être "respectueuse" de la Charte des Nations Unies.
"Nous nous retrouvons au 1.000e jour de la guerre d'agression lancée par la Russie contre l'Ukraine et je sais que vous partagez comme nous la volonté d'une paix durable, respectueuse de la Charte des Nations Unies, et que vous partagez comme nous la même inquiétude après les déclarations belliqueuses et escalatoires de la Russie en matière de doctrine nucléaire", a insisté le président français.
"De la même manière, nous avons, au mois de mai dernier, l'un et l'autre appelé à un cessez-le-feu à Gaza. Celui-ci doit maintenant s'étendre au Liban-Sud", a-t-il ajouté, faisant référence à la visite d'État de Xi Jinping en France.
"La France continuera à promouvoir, au sein de l'Union européenne, cette position fondée sur l'autonomie stratégique, précisément pour pouvoir dialoguer avec la Chine en toute indépendance", a encore dit Emmanuel Macron, qui avait reproché la veille à Washington et Pékin, les deux premières économies de la planète, de ne "pas respecter" les règles du commerce international.
Il a affirmé qu'il se rendrait de nouveau en Chine "dans les mois à venir", sans plus de précisions.
Durant son entretien avec le chancelier allemand, Xi Jinping a appelé Pékin et Berlin à développer des liens dans une perspective “stratégique” et “à long terme”, ont indiqué les médias d'État chinois. “La Chine et l'Allemagne sont deux grands pays avec une influence significative”, a-t-il ajouté.
“Les deux pays doivent envisager et développer leurs relations bilatérales dans une perspective stratégique à long terme”, a encore dit M. Xi.
M. Scholz avait rencontré M. Xi pour la dernière fois en avril à Pékin, où il avait pressé le président chinois d'user de son influence sur la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
La semaine dernière, une source gouvernementale allemande à Berlin a déclaré à l'AFP que les deux dirigeants discuteraient des guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, des relations entre la Chine et l'Allemagne et des conditions d'un commerce équitable à l'échelle mondiale.
Les médias d'État chinois ont annoncé que M. Xi avait exprimé le souhait de “consolider le partenariat stratégique global entre Berlin et Pékin” qui a été l’année dernière le premier partenaire commercial de l'Allemagne, la plus grande économie d'Europe.
Dans ce contexte, M. Xi a déclaré à Olaf Scholz que la Chine “continuerait à offrir de vastes opportunités de marché aux entreprises allemandes”, ont indiqué les médias d'État. “La Chine considère l'Allemagne comme un partenaire important pour la modernisation de la Chine”, a-t-il déclaré.
L'importance de la Chine pour l'économie allemande a conduit M. Scholz à tenter de tracer une voie médiane au cours de son mandat.
Le dirigeant allemand n'a pas suivi la rhétorique commerciale sévère de Washington et de certaines capitales européennes, cherchant plutôt à être un partenaire critique de Pékin.
Avec AFP
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