Le journaliste Nabil Mamlouk a été agressé et battu à Tyr, devant son père, par des hommes qui cherchaient à l’intimider à cause de ses “opinions divergentes” des leurs.
Le journaliste Nabil Mamlouk, originaire de la ville de Tyr, a été agressé et frappé devant son père, pharmacien, par des partisans du Hezbollah. L'incident s'est produit après qu'il eut mis en ligne un enregistrement audio sur le groupe WhatsApp qu’il avait créé pour partager des informations sur sa ville avec les habitants qui l'avaient fuie pour échapper aux raids israéliens.
Nabil, qui est en faveur de la “résistance contre l'ennemi israélien”, n’adhère cependant pas à tous les discours et les comportements de ses agresseurs qui l’ont battu essentiellement en raison de ses “opinions divergentes” des leurs.
Car Nabil Mamlouk avait reçu des menaces et des mises en garde bien avant l’attaque de mercredi, menée sous prétexte qu’il avait diffusé un message audio “qui met en danger la vie des riverains”. Dans ce message partagé sur son groupe Whatsapp, le jeune journaliste rapporte la chute d’un drone ciblé par le Hezbollah dans un secteur de Tyr.
Les agresseurs ont filmé l'incident et diffusé la vidéo, l’accusant publiquement de collaboration et de fournir à l’armée israélienne les coordonnées des sites de lancement de roquettes depuis le sud du Liban. Cependant, ce que ses agresseurs ont omis de montrer, comme l’a révélé Mamlouk à Houna Loubnan, c’est l’arme pointée sur sa tête ainsi que les tirs à l’intérieur de la pharmacie de son père. Mamlouk a précisé que “les agresseurs ont délibérément choisi de ne pas montrer l’intégralité des événements”.
“Parce que mon opinion diffère de la leur et que je transmets les informations de manière crédible et objective via un groupe WhatsApp que j’ai créé pour lutter contre les fausses informations et protéger la population de l’ennemi israélien tout en veillant à fournir l’aide humanitaire à ceux qui sont restés dans la ville ainsi qu’aux déplacés, certains n’ont pas supporté ce que je faisais. Ils n’ont pas apprécié que je ne leur ressemble pas. En conséquence, j’ai été la cible de menaces, d’insultes et d’accusations de trahison. Aujourd’hui, après que j’ai publié un avertissement aux habitants d’une zone spécifique de Tyr, leur conseillant de ne pas se rassembler ni de filmer, on m’a accusé de renseigner l’ennemi israélien. Ils m’ont battu et menacé avec leurs armes. Si mon père et un voisin n’étaient pas intervenus, il est fort probable que j’aurais été tué”, raconte-t-il.
Et Mamlouk d’ajouter: “J'avais décidé de rester à Tyr avec mes parents, car notre famille est toujours restée sur ses terres pendant les guerres passées”. Il a affirmé qu'il ne partirait pas et continuerait de travailler malgré les raids israéliens et les menaces de ses compatriotes.
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