Grippe aviaire en Angleterre: le H5N5 refait son entrée en scène
La propagation du virus H5N5 par les volailles présente un risque limité pour l'homme, bien que des cas rares puissent survenir, alimentant des inquiétudes sur un éventuel risque pandémique. ©Yann Forget / Wikimedia Commons

Le Yorkshire fait face à une nouvelle épidémie de grippe aviaire après la détection de la souche H5N5 dans un élevage de volailles. Le gouvernement britannique a annoncé la mise en place de mesures strictes pour limiter la propagation du virus, notamment l’abattage des volailles infectées et la création d’une zone de protection autour de l'élevage.

Dans le nord de l’Angleterre, le Yorkshire est désormais confronté à une épidémie de grippe aviaire après la détection de la souche H5N5 chez des volailles, les premiers cas enregistrés en élevage depuis le début de la saison automnale, a annoncé ce mardi le gouvernement britannique. Le ministère de l’Environnement et de l’Agriculture (Defra) a confirmé, de son côté, que toutes les volailles de l’élevage situé près de la station balnéaire de Hornsea seront abattues pour éviter la propagation du virus. En outre, une “zone de protection” de trois kilomètres autour de la ferme a été instaurée, restreignant les mouvements des volailles et intensifiant les mesures de biosécurité dans la région. Cette souche circulait déjà cet automne parmi les oiseaux sauvages en Grande-Bretagne, tout comme la souche H5N1, plus répandue et responsable de lourds ravages à l’échelle mondiale ces dernières années.

Mesures de prévention

La présence de ces souches dans le Yorkshire oblige les autorités à agir rapidement pour limiter la propagation. En plus de l’abattage massif des volailles infectées, les éleveurs locaux sont appelés à renforcer leurs pratiques de biosécurité, telles que le contrôle strict des accès aux élevages, le désinfection des équipements et la surveillance accrue de la santé des animaux. La Grande-Bretagne, désormais considérée comme non indemne L’Irlande du Nord demeure l’unique territoire britannique à conserver ce statut. Quoi qu'il en soit, la maladie affecte principalement les oiseaux et le risque pour la santé publique est très faible, selon l'Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni.

Pertes économiques substantielles

La grippe aviaire impose des défis majeurs aux éleveurs, contraints d’euthanasier des milliers de volailles pour contenir les épidémies. Ces mesures, bien que nécessaires, entraînent des pertes économiques substantielles, affectant non seulement les exploitations individuelles mais aussi l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement avicole. Les coûts engendrés par l’abattage, le contrôle sanitaire et les restrictions de commerce peuvent fragiliser le secteur à long terme. Face à la recrudescence de cas, le gouvernement britannique a relevé le risque lié à la souche H5N5 de “moyen” à “élevé” pour les oiseaux sauvages, et de “très faible” à “faible” pour tous les élevages de volailles à ce stade.

Souches hautement pathogènes

Connus pour leur haute pathogénicité, les virus H5N5 et H5N1 appartiennent aux sous-types du virus influenza de type A. Identifié pour la première fois en Chine en 1996 sur une oie d'élevage, le H5N1 demeure la souche la plus répandue et redoutée du virus, ayant causé des épidémies dévastatrices dans de nombreux pays et entraîné des pertes économiques considérables dans le secteur avicole. Depuis 2020, un variant du virus H5N1 a provoqué une mortalité sans précédent chez les oiseaux sauvages et les volailles dans de nombreux pays en Afrique, en Asie et en Europe. Cette souche peut, dans de rares cas, infecter l’homme, suscitant des inquiétudes quant à un potentiel risque pandémique. En juillet 2023, l'Organisation mondiale de la santé a exprimé ses craintes que la multiplication des cas de grippe aviaire chez les mammifères puisse permettre au virus de se transmettre “plus facilement” à l’homme.

Bien que moins courant, le H5N5 présente des caractéristiques de haute pathogénicité similaires à celles d'autres souches. Découvert plus récemment, ce virus a principalement touché les oiseaux domestiques et sauvages, augmentant ainsi le risque de transmission entre espèces aviaires. Des cas sporadiques ont été rapportés dans plusieurs pays, principalement en Europe et en Asie, au cours des deux dernières décennies. Moins documentée en raison de son impact limité sur la santé humaine par rapport au H5N1 et au H7N9, la surveillance de la souche H5N5 demeure cruciale pour prévenir toute mutation susceptible d'augmenter son potentiel de transmission à l'homme.

La coopération internationale est cruciale pour lutter contre la grippe aviaire, avec des échanges d’informations et des stratégies communes pour endiguer la propagation des virus. La situation au Yorkshire souligne l’importance d’une vigilance constante et d’une réponse rapide face aux menaces sanitaires - notamment infectieuses - émergentes, désormais exacerbées par le rechauffement climatique.

Avec AFP

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