Crise humanitaire au Liban: le Comité d’urgence alerte sur l’aggravation de la situation
Photo prise dans la région de Marjeyoun, dans le sud du Liban, qui montre un bombardement israélien sur la ville de Khiam, le 31 octobre 2024. ©AFP

Depuis le début des hostilités entre Israël et le Liban, le pays subit une escalade de violence sans précédent et fait face à une crise humanitaire d’une ampleur alarmante. Dans son 33ᵉ rapport, le coordinateur du Comité d’urgence, le ministre intérimaire de l’Environnement, Nasser Yassin, a dressé un sombre bilan des pertes humaines.

Des raids plus fréquents, et donc plus de pertes humaines

Selon le ministre Nasser Yassin, le Liban a subi 68 raids aériens en l’espace de 24 heures, portant le nombre total des attaques israéliennes depuis le début de l’agression à 11.647. Les régions les plus touchées incluent le sud du Liban, en particulier Nabatiyé, et Baalbeck, où les civils n’ayant pas fui se sentent menacés à chaque instant. Le ministère de la Santé a publié de nouveaux chiffres: 45 personnes ont été tuées aujourd’hui et 110 autres blessées, portant le bilan humain global depuis le début des hostilités à 2.867 tués et 13.047 blessés.

Les services de secours et d’urgence ne sont pas épargnés. Six ambulanciers ont été tués et quatre autres blessés lors des frappes récentes, portant à 178 le nombre d’ambulanciers morts et à 279 le nombre de blessés parmi ces secouristes. Les infrastructures sanitaires sont aussi gravement touchées: 55 attaques ont ciblé des hôpitaux, dont 36 de manière directe. Ces violences ont provoqué la fermeture de huit hôpitaux et la réduction de l’activité de sept autres, rendant l’accès aux soins de plus en plus difficile pour les blessés et les malades.

Des déplacements massifs et des abris surchargés

Face à la menace constante, des milliers de Libanais sont contraints de quitter leurs foyers pour trouver refuge dans des zones plus sécurisées ou se diriger vers la Syrie. À ce jour, 1.130 centres d’accueil ont été ouverts dans tout le pays, dont 948 ont atteint leur capacité maximale. Le nombre officiel de personnes déplacées enregistrées s’élève à 189.174, mais le ministre Yassin alerte que ce chiffre est en deçà de la réalité à cause d’un manque de moyens fiables pour l’établir.

Les données de la Sûreté générale, enregistrées entre le 23 septembre et le 30 octobre 2024, confirment l’ampleur des déplacements: 358.133 citoyens syriens et 172.604 Libanais ont franchi la frontière vers la Syrie. Sur le terrain, les agences de sécurité s’efforcent de maintenir l’ordre, d’aider les déplacés, de distribuer nourriture et carburant, de surveiller les prix et de protéger les abris des abus et des monopoles.

Une gestion centralisée de l’aide internationale

Le Comité d’urgence du gouvernement, chargé de coordonner les opérations d’aide, s’efforce de répondre aux besoins urgents des populations déplacées en recevant et en distribuant l’aide internationale. Selon le 33ᵉ rapport du Comité d’urgence, cette aide est organisée dans le cadre d’un mécanisme transparent pour assurer une répartition équitable dans tous les gouvernorats touchés. Cependant, la situation reste critique et le Comité appelle à une hausse de l’assistance internationale. En somme, le Liban se retrouve plus que jamais dépendant de la solidarité internationale pour espérer sortir de cette impasse humanitaire.

Dans son 33ᵉ rapport, le coordinateur du Comité d’urgence, le ministre intérimaire de l’Environnement, Nasser Yassin, a dressé un sombre bilan des pertes humaines.
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