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L'actrice et performeuse française Aloïse Sauvage et le réalisateur et acteur franco-algérien Reda Kateb. ©Joel Saget/AFP

Reda Kateb signe son premier film en tant que réalisateur avec Sur un fil, une plongée dans l'univers des clowns hospitaliers. Aux côtés d'Aloïse Sauvage, il explore la frontière entre art, soin et humanité, révélant la puissance du rire au cœur des services pédiatriques.

Le mercredi 30 octobre, les spectateurs pourront découvrir Sur un fil, le premier long-métrage réalisé par Reda Kateb. Ce film "feel good" suit le quotidien de clowns qui interviennent en pédiatrie pour apporter rire et réconfort aux enfants hospitalisés. Inspiré du travail de l'association "Le Rire Médecin", le film met en scène Aloïse Sauvage dans le rôle principal, une acrobate qui, suite à une chute, trouve un nouveau souffle au sein d'une troupe de clowns hospitaliers.

Pour préparer ce projet qui lui tenait à cœur, Reda Kateb a d'abord ressenti le besoin de s'immerger dans cet univers méconnu. Déguisé en blouse blanche avec un badge du Rire Médecin, il a rejoint l'association pour découvrir ce métier singulier, à la croisée entre l'art et le soin. "Dans les couloirs de l'hôpital, j'ai trouvé un puissant révélateur d'humanité", confie-t-il. Le réalisateur a été marqué par les interactions uniques entre les clowns et les enfants, créant des liens intenses et éphémères.

Aloïse Sauvage, qui incarne le personnage principal, n'était pas novice dans l'univers du cirque. Formée à l'Académie Fratellini en accro-danse, elle a dû néanmoins être coachée pour apprendre à devenir clown. "Ce milieu m'est familier, mais il a fallu créer un personnage, avec quelques touches de moi-même", explique-t-elle. Un défi qu'elle a relevé avec brio.

En choisissant de mettre en lumière ces clowns bienveillants, Reda Kateb souhaitait retrouver l'image positive du clown, loin des représentations effrayantes qui ont pu éclipser leur dimension poétique ces dernières années. "Pour moi, le clown a toujours été positif. Je fais partie d'une génération d'avant les clowns effrayants", souligne-t-il. Son amour pour les clowns remonte à l'enfance, lorsqu'il allait au cirque et appréciait leur capacité à susciter rire et émotions. Une passion ancrée, comme en témoigne une photo de lui déguisé en clown dans le service d'hôpital où travaillait sa mère, infirmière.

Si Reda Kateb reconnaît ne pas avoir encore trouvé "son" clown, il s'en rapproche peu à peu, notamment grâce à ses collaborations récentes avec Jean-Pascal Zadi et Philippe Rebbot. Ce dernier, également au casting de Sur un fil, a suivi une formation de clown avec Aloïse Sauvage pendant une semaine, une expérience qu'il qualifie d'enrichissante et libératrice.

Pour Aloïse Sauvage, trouver son clown a été un processus vertigineux, fait d'échecs, d'émotions, de gêne et de joie. "Je dirais qu'il est enfin né ici, comme un petit bébé clown", confie-t-elle avec tendresse.

Sur un fil offre un regard touchant et lumineux sur ces artistes de l'ombre qui œuvrent chaque jour pour apporter un peu de magie dans le quotidien des enfants hospitalisés. En explorant la frontière entre art, soin et humanité, Reda Kateb signe un premier film sensible et généreux, porté par la performance remarquable d'Aloïse Sauvage. Une ode à la résilience et à la puissance du rire, même dans les moments les plus difficiles.

Avec AFP

 

 

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