Blinken repart aux États-Unis sans trêve à Gaza
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, lors de sa visite à Londres, le 25 octobre 2024. ©Nathan Howard/POOL/AFP

Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a terminé vendredi, à Londres, sa onzième navette diplomatique depuis le début de la guerre, sans parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza.

Après ces déceptions répétées, M. Blinken tente désormais une nouvelle approche, qui consiste à déterminer l'après-guerre.

Lors d'une visite en Israël en août, il avait déclaré que c'était peut-être la "dernière chance" pour un accord proposé par Washington, qui prévoyait un cessez-le-feu temporaire et la libération des otages.

Le secrétaire d'État américain a poursuivi ses efforts, annonçant jeudi avec le Qatar, médiateur clé, que les négociations allaient reprendre en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Mais ces dernières semaines, M. Blinken est devenu plus parcimonieux dans l'usage de cette expression, appelant plutôt à la fin de la guerre et à la libération des otages.

Ses discussions se sont de plus en plus concentrées sur un plan de gouvernance de Gaza qui écarte le Hamas.

À Doha jeudi, M. Blinken a déclaré qu'il cherchait à "développer un plan pour ce qui va suivre, afin qu'Israël puisse se retirer de Gaza, que le Hamas ne puisse pas se reconstituer et que les Palestiniens puissent reconstruire leur vie et leur avenir sous direction palestinienne".

Tout au long de son voyage, qui s'est terminé vendredi par des réunions avec des ministres arabes à Londres, il a déclaré avoir parlé d'"idées concrètes, que nous avons développées pour la sécurité, pour la gouvernance, et pour la reconstruction à Gaza".

"C'est le moment pour chaque pays de décider quel rôle il est prêt à jouer et quelle contribution il peut apporter pour faire passer Gaza de la guerre à la paix", a-t-il ajouté.

En Israël, précédente étape de cette tournée, M. Blinken a déclaré que le pays avait atteint la plupart de ses objectifs stratégiques à Gaza. L’armé a fortement affaibli le Hamas et a tué, la semaine dernière, le chef du groupe, Yahya Sinouar.

Aggravation

À Londres, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a salué vendredi les efforts du chef de la diplomatie américaine, mais s'est interrogé sur leur impact sur le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

La situation au Moyen-Orient "s'aggrave, malheureusement, chaque fois que nous nous rencontrons", a déclaré M. Safadi.

"Non par manque d'efforts, mais parce que nous avons un gouvernement israélien qui n'écoute personne, et cela doit cesser", a-t-il déclaré.

Le président américain, Joe Biden, de tout temps fervent soutien d'Israël, a clairement indiqué que son administration, même en désaccord avec le gouvernement de Benjamin Netanyahou, maintiendrait son soutien militaire.

Les responsables du gouvernement Biden contestent les accusations d'échec de sa diplomatie, et affirment que la situation serait bien pire sans la pression américaine sur Israël, qui, après l’attaque 7 octobre, avait menacé d'un blocus complet pour étrangler Gaza.

Selon Brian Katulis, chercheur au Middle East Institute de Washington, qui a travaillé dans l'équipe de l'ancien président Bill Clinton, la diplomatie américaine a permis un bref cessez-le-feu et la libération d'otages en novembre dernier.

Selon lui, la "diplomatie discrète des États-Unis combinée aux actions militaires (...) a probablement empêché une guerre régionale plus large et l'aggravation des ripostes militaires entre Israël et l'Iran".

Mais "l'administration Biden est loin d'atteindre ses principaux objectifs dans la région" tempère-t-il, évoquant "le peu de pouvoir et d'influence dont dispose l'Amérique".

Avec AFP

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