La Défense civile cesse ses activités dans le nord de la bande de Gaza
De la fumée se dégage d'une décharge près d'une mosquée endommagée à Deir el-Balah, au centre de Gaza, le 22 octobre, 2024. ©Eyad BABA/AFP

La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé jeudi ne plus être en mesure de poursuivre ses activités de secours dans le nord du territoire palestinien en raison des menaces israéliennes pesant sur ses équipes.

L'armée israélienne a lancé le 6 octobre une nouvelle offensive dans le nord de la bande de Gaza, notamment autour de Jabalia.

"Nous regrettons de ne plus pouvoir fournir de services humanitaires aux citoyens du nord de la bande de Gaza en raison des menaces des forces d'occupation israéliennes de tuer et bombarder nos équipes si elles restent à l'intérieur du camp (de réfugiés) de Jabalia", a expliqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole du service de premier secours.

Des secouristes "ont été pris pour cible", plusieurs sont blessés et d'autres laissés pour morts "sur les routes", a-t-il affirmé.

M. Bassal a aussi publié sur les réseaux sociaux la photo d'un véhicule entièrement brûlé, expliquant qu'il s'agissait du "seul véhicule de la Défense civile dans le gouvernorat du Nord de la bande de Gaza" et qu'il avait été "pris pour cible par l'armée israélienne" à Beit Lahia, située au nord de Jabalia et près de la frontière avec Israël.

L'armée israélienne a déclaré jeudi poursuivre ses opérations dans le secteur de Jabalia et y avoir "éliminé des dizaines de terroristes".

Depuis près de trois semaines, le nord de la bande de Gaza est le théâtre d'importants combats et bombardements. L'armée a d'abord encerclé Jabalia et appelé la population à évacuer vers le sud, mettant en place des points de passage pour contrôler les habitants. L'opération a été ensuite élargie sur une zone qui comprend la ville de Beit Lahia et ses environs.

"Dangereux"

Mais de nombreux Gazaouis ont expliqué à l'AFP ne pas pouvoir quitter les zones de combats, comme Ragheb Hamouda, un père de famille de 30 ans qui affirme que "chaque centimètre carré de la bande de Gaza est dangereux".

Il raconte que l'école dans laquelle il s'était réfugié avec son épouse et ses trois jeunes enfants abritait "des milliers de personnes" mais a été démolie par l'armée. Il est arrivé dans la ville de Gaza jeudi matin, après des heures d'errance, parfois "sous les tirs".

Il resterait des centaines de milliers de personnes dans le nord de la bande de Gaza : 400 000 selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

Mahmoud Bassal a indiqué jeudi qu'au moins 770 personnes avaient été tuées dans le nord du territoire depuis le 6 octobre. Mais le bilan est beaucoup plus lourd car "il reste des morts sous les décombres (des immeubles ciblés par les frappes) et dans les rues", a-t-il affirmé.

Malgré l'annonce des autorités israéliennes qu'elles allaient faciliter le passage de l'aide humanitaire, des ONG et des habitants disent ne pas voir de changement immédiat sur le terrain où la situation humanitaire reste dramatique.

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