Nouveau rendez-vous manqué, place de l'Étoile
Seuls 49 députés étaient présents dans l'hémicycle pour l'élection des commissions et des trois membres du bureau de la Chambre. ©al-Markaziya

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a promis que la prochaine réunion parlementaire sera consacrée à l’élection d’un président “dès que la fin de la guerre”.

Le plus important, sans doute dans la réunion parlementaire avortée de mardi, est l’engagement du président de la Chambre, Nabih Berry, à convoquer une séance électorale “dès la fin de la guerre, pour élire un président de la République”.

M. Berry a tenu ces propos lors d’une réunion du bureau de la Chambre, alors que le Parlement était censé élire son secrétaire général et ses deux commissaires. La Chambre devait élire, mardi, à l’ouverture de sa session ordinaire d’automne, conformément à la Constitution, les membres et les présidents de ses commissions, ainsi que les trois membres de son bureau.

L’élection n’a pas eu lieu faute de quorum. Les députés du bloc du Courant patriotique libre (CPL) avaient décidé, tard la nuit, de ne pas venir à la réunion pour éviter l’embarras de présenter des candidats à la place de MM. Ibrahim Kanaan (président de la commission des Finances et du Budget), Simon Abi Ramia (président de la commission de la Jeunesse et des Sports) et d’Alain Aoun, secrétaire général du bureau de la Chambre. Les trois ne font plus partie du bloc en raison des divergences profondes avec son chef, Gebran Bassil, qui ne pouvait cependant pas désigner de nouveaux candidats. Les deux blocs des Forces libanaises (FL) et de M. Berry notamment auraient voté en faveur de la reconduction des trois à leurs postes respectifs.

Quoi qu’il en soit, le quorum n’ayant pas été atteint (seuls 49 députés étaient présents dans l’hémicycle), le bureau de la Chambre s’est basé sur un précédent, en 2019, lors du soulèvement populaire du 17 octobre de la même année, pour maintenir les députés à leurs postes respectifs au sein et à la tête des commissions, ainsi qu’au sein du bureau de la Chambre.


C’est le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab, qui a annoncé cette décision, en exprimant l’espoir que “la prochaine réunion parlementaire débouchera sur l’élection d’un président de la République”. “Nous en avons discuté durant la réunion du bureau de la Chambre et le président Berry nous a assuré que dès que la guerre finit, il compte convoquer une séance électorale”, a-t-il dit.

La frustration était cependant palpable parmi les députés présents, qui ont exprimé leur déception quant à “l'opportunité perdue”. Plusieurs ont estimé que la réunion aurait dû se tenir pour discuter de questions nationales urgentes.

Le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, le député Georges Adwan (bloc des FL), a insisté sur la nécessité de respecter les processus institutionnels pour résoudre les crises du Liban. “Les institutions représentent le seul cadre pour sauver le pays”, a-t-il dit.

M. Adwan a critiqué l'absence d'autres députés, estimant que leur non-participation compromettait les efforts visant à élire un président.

Abondant dans le même sens, M. Kanaan, a indiqué que “le Liban ne peut pas être laissé sans leadership à un moment où notre société est confrontée à d'immenses défis”.

D’autres députés se sont fait l’écho de cette déception, notamment parmi ceux dits du changement ou encore de la Modération nationale qui cherche à rapprocher les points de vue, dans la perspective d’un déblocage de la présidentielle.

 

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