Khalaf: Les politiques de la BDL reflètent un changement
Les nouvelles politiques adoptées par la Banque du Liban (BDL) indiquent un changement évident dans sa manière de gérer la crise financière . ©Al-Markaziya

Le secrétaire général de l'Association des banques du Liban (ABL), Fadi Khalaf, a estimé que “les nouvelles politiques adoptées par la Banque du Liban (BDL) indiquent un changement évident dans sa manière de gérer la crise financière”.

Il s’est félicité de “ces mesures qui reflètent la volonté de la banque centrale d'atteindre autant que possible une stabilité monétaire et financière qui seront en particulier bénéfiques pour les déposants, contribueront à relever les défis actuels et assureront la pérennité du secteur bancaire”.

M. Khalaf s’est exprimé en ces termes dans le préambule du dernier rapport mensuel de l'ABL intitulé “La Banque du Liban: un pas dans la bonne direction”.

Il a rappelé qu’“à la lumière de la crise économique et sociale qui affecte le Liban, la BDL a émis une circulaire visant à multiplier par trois les versements du mois d'octobre 2024 aux bénéficiaires des circulaires 158 et 166”. “Cette mesure intervient dans le contexte des circonstances exceptionnelles imposées par la guerre actuelle au Liban”, a-t-il relevé, en expliquant que cette initiative change le cours de la politique de la banque centrale face à la crise de liquidité dont souffrent les déposants depuis des années.

M. Khalaf a en outre souligné que l'un des changements les plus importants survenus dans la politique de la Banque du Liban est “sa dépendance à l'injection de dollars en espèces sur le marché par l'intermédiaire des déposants au lieu de compter sur les changeurs et les marchés de changes”.

Selon lui, cette mesure “n'est pas seulement technique, mais constitue plutôt un changement radical de la politique monétaire, lequel reflète une prise de conscience du fait que l’action de pomper les dollars par l'intermédiaire des déposants contribue à restituer l'argent à ses propriétaires au lieu qu'il soit drainé par une intervention directe sur le marché des changes ou gaspillé”. “Cette politique, si elle se poursuit, pourrait constituer une première solution pour les dépôts et réduire en même temps les pressions sur le taux de change”, a-t-il considéré.

Il a estimé “normal que les déposants soient impatients de savoir si cette mesure largement saluée pourra être mise en œuvre”. “La question fondamentale demeure: que prévoit la Banque du Liban à cet égard, surtout si la guerre se prolonge? Par ailleurs, M. Khalaf a avancé des chiffres. Il a souligné que “les dépôts bancaires à la Banque du Liban en dollars s'élèvent à environ 80 milliards de dollars. Les comptes des déposants en dollars auprès des banques (sans les nouveaux dépôts) s’élèvent à environ 87 milliards de dollars. Les investissements obligatoires à la Banque du Liban représentent 14% du montant total de 87 milliards de dollars, soit environ 12,2 milliards de dollars”. Le budget de la Banque du Liban indique que ses réserves s’élèvent à environ 10,3 milliards de dollars, toujours selon lui.

Autrement dit, la Banque du Liban doit encore reconstituer ces investissements à hauteur de pas moins de 1,9 milliard de dollars. Cela est possible, à condition que les réserves de la BDL soient déposées auprès de banques correspondantes à l’étranger et qu’elle perçoive des intérêts sur celles-ci.

Cela n’exclut pas non plus la nécessité pour la Banque du Liban de reconstituer progressivement les 67,8 milliards de dollars restants (80,0 - 12,2) déposés auprès d’elle au profit des banques, en dehors des investissements obligatoires.

La Banque du Liban a récemment prouvé qu'elle était capable de reconfigurer les investissements obligatoires et de verser en même temps des paiements supplémentaires aux déposants. Par conséquent, si la Banque du Liban poursuit sa politique correcte actuelle, elle peut contribuer de manière significative, d’une part, à effectuer des paiements supplémentaires aux déposants et, d’autre part, à maintenir la stabilité du taux de change. Cela s’ajoute à une réduction progressive de ses obligations envers les banques.

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