Naïm Kassem, fuyard et prêcheur des Libanais?
Naïm Kassem, numéro deux du Hezbollah, se serait réfugié à Téhéran depuis le 5 octobre. ©Ici Beyrouth

Une information selon laquelle le numéro deux du Hezbollah, Naïm Kassem, résiderait à Téhéran depuis le 5 octobre, a été relayée dimanche par plusieurs médias.

La plateforme médiatique émiratie Erem News a notamment rapporté, citant une source iranienne bien informée sous couvert d’anonymat, que cheikh Kassem avait quitté Beyrouth à bord d'un avion iranien, le samedi 5 octobre, accompagné du chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi. L’avion se serait dirigé vers Damas, où le ministre a rencontré des responsables syriens, après quoi il serait reparti pour Téhéran.

"Les deuxième et troisième discours dans lesquels Naïm Kassem est apparu après l'assassinat de Hassan Nasrallah ont été prononcés depuis sa résidence à Téhéran, tandis que le premier l'a été depuis Beyrouth", a-t-on déclaré de même source.

Le déplacement du secrétaire adjoint du Hezbollah "a été ordonné par les plus hautes autorités iraniennes par crainte de son assassinat par l'entité israélienne, car il figure sur la liste des personnes recherchées par le gouvernement" de Tel-Aviv, selon la source iranienne.

Si cette source est vraiment "bien informée" et que ses révélations sont bien réelles, les Libanais ont, décidément, le droit de demander des explications au cheikh Kassem.

Car, pas plus loin que le 15 octobre, lors de son allocution après l’assassinat de Nasrallah le 27 septembre, Naïm Kassem donnait aux Libanais des leçons de résilience et d’honneur, les exhortant à "endosser les sacrifices". Selon lui, c’est le "prix" à payer pour le triomphe de la "résistance légitime".

Il a aussi réitéré, perpétuant le discours de feu Nasrallah, l’attachement à "l’unité des fronts", aliénant une fois de plus le sort du Liban à celui de Gaza.

En outre, il a poussé le délire jusqu’à annoncer la mise en œuvre d’une "nouvelle équation", celle d’"infliger de la douleur à l'ennemi".

Quid de la douleur des Libanais? Sans doute est-elle difficile à distinguer, de loin, aussi loin que la capitale iranienne.

Et les déplacés, à qui cheikh Kassem a promis la reconstruction et le retour après la victoire?

Comme les promesses sont faciles, mais aussi risquées, surtout si elles sont proférées à partir du territoire perse, qui, du reste, ne serait pas pour autant à l’abri des frappes israéliennes.

Ne l’oublions pas, Tel-Aviv a promis de riposter à l’attaque des missiles du 1er octobre, en provenance de l’Iran. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que la riposte serait "mortelle, précise et particulièrement surprenante". D’après expérience, Israël tient généralement ce genre de promesses. Rien n’est moins sûr du côté de la formation pro-iranienne.

Si les "prêches" de Naïm Kassem ont bien été prononcés depuis Téhéran, le cheikh ferait mieux de justifier, face aux Libanais, la voie qu’il a adoptée en prenant la poudre d’escampette!

 

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